Un jeune homme, étudiant de son état, a trouvé ce petit job pour espérer mettre un peu d´argent de côté et pouvoir faire son permis de conduire. Il venait travailler quelques heures dans la semaine et surtout les week-ends comme caissier dans une station-service. Maintenant il est mort; tué à bout portant à son lieu de travail par un “client” qui semble avoir perdu la tête. Toute l´Allemagne choquée cherche à s´expliquer un crime aussi crapuleux, aussi inexplicable, qui était forcément à la Une des discussions entre collègues au bureau ou avec des amis au supermarché, surtout les premiers jours après le drame. Mais comment en est-on arrivé là? Comment et pourquoi le destin d´un jeune homme de vingt ans, plein de rêves et qui avait toute la vie devant lui, a pu basculer aussi dramatiquement ?
Samedi 18 septembre 2021, le jeune étudiant, comme chaque week-end, était derrière la caisse de la petite boutique de la station-service où il avait trouvé un mini-job, comme ce genre d´emplois s´appellent ici. Un samedi apparemment comme les autres avant que les choses ne se gâtent; avant qu´un malheureux incident, ou plutôt avant que cet accident bête vienne mettre brutalement fin à sa vie. Vers 20h 30 (heure locale), un homme de 49 ans entre dans la boutique et prend un paquet de six bouteilles de bière. Au moment de payer, le jeune caissier lui demande poliment de mettre son masque anti-covid. Le jeune homme ne savait pas, que par cette phrase, adressée régulièrement à certains clients qui oublient de porter le masque, il venait de signer son arrêt de mort. L´homme s´énerve, se met à gronder; menaçant, il agite le bras en direction du jeune caissier, laisse la marchandise et sort précipitamment de la boutique en continuant à gronder. Une heure et demie après il revient, portant régulièrement le masque, prend de nouveau la même marchandise, va à la caisse et devant le jeune homme, et comme pour le provoquer, il descend le masque jusqu´au menton. Comme il s´y attendait l´étudiant-caissier lui demande de mettre correctement la protection anti-covid; sur ce, il sort un pistolet et l´abat à bout portant.
Le drame se joue dans une petite localité du nom de Idar-Oberstein située dans le Land de la Rhénanie-Palatinat. Devant les enquêteurs de la police régionale, le présumé criminel dit avoir agi pour donner un signal fort contre les mesures anti-covid qu´il rejette totalement. Il a également avoué s´être sympathisé ces derniers temps avec les théories complotistes contre le coronavirus, et qu´il se serait radicalisé sur internet. Pour voir plus clair et pouvoir expliquer ce meurtre que certains médias allemands désignent déjà par (der erste Corona-Mord) le premier assassinat lié au coronavirus, les enquêteurs ont l´intention de fouiller les appareils électroniques, (ordinateurs, téléphones portables) et les différents comptes sur les réseaux sociaux, comme twitter, du présumé tueur. À travers ce travail de fouilles intensives la police cherche à être sûre que cet acte barbare perpétré par Mario N., c´est le nom du meurtrier, est un acte isolé et qu´il n´a pas de ramifications dans les milieux complotistes contre le covid, voire dans les milieux de l´extrême droite.
L´autre zone d´ombre est l´origine de l´arme du crime qui n´aurait pas été acquise de façon légale par le tueur. Si au début, les enquêteurs se démenaient pour savoir l´origine du pistolet, un „Smith & Wesson”-Revolver, qui a servi au meurtre et d´autres armes et munitions trouvées et saisies à son domicile, d´après les dernières informations en notre possession les circonstances sur l´acquistion de l´arme se précisent. D´après les recherches de la chaîne régionale de Radio-Télévision SWR (Südwestrundfunk), le meurtrier de la station-service aurait reçu l´arme de son père il y a quelques années. Le père aurait possédé dans le passé des armes également de façon illégale. C´était avec l´une de ces armes que son père s´était donné la mort en mars 2020, non sans avoir auparavant essayé de tuer son épouse en tirant sur elle.
Après ce crapuleux assassinat sur la personne de Alexander W. à son lieu de travail, la psychose s´est emparée de la population, et surtout de toutes ces femmes et de tous ces hommes assis quotidiennement derrière la caisse aux supermarchés, aux stations-services ou ailleurs. Le complotisme contre le coronavirus vient de faire sa première victime; c´est pourquoi beaucoup de responsables politiques allemands pointent déjà un doigt accusateur sur l´AfD (Alternative für Deutschland), cette formation politique de l´extrême droite pour ses prises de positions radicales qui ne font que renforcer les théories complotistes.
Source: diverses agences de presse allemandes online
Samari Tchadjobo