L´Afrique francophone ne peut pas sortir facilement du joug français. Ce serait très difficile. La raison est simple : les ennemis de l´Afrique sont ses propres enfants. Quand l´ennemi est de l´intérieur et non seulement de l´extérieur c´est difficile de le combattre. La France passe toujours par les Africains eux-mêmes pour atteindre ses objectifs en Afrique. Le jour qu´on en sera vraiment conscient, la France ne pourra plus rien faire. Nos présidents sont souvent mal élus. Pour cela, ils préfèrent être dociles à leur sauveur, la France. Mais de plus en plus ce pouvoir de sauvetage échappe à la France. C´est une ère française qui se tourne progressivement en Afrique. La France n´a plus le dernier mot en Afrique. C´est pourquoi elle associe l´UE au Sahel.
Depuis toujours c´est comme ça. On n´a pas besoin de remonter très loin en arrière avant d´étayer cette affirmation. La déstabilisation de l´Afrique par les premiers coups d´Etat militaires juste après les indépendances est de loin illustrative. La France qui faisait et défaisait les régimes dans ses anciennes colonies selon que tel ou tel régime défendait ses intérêts ou pas, trouvait toujours pour l´exécution de sa sale mission de déstabilisation, l´exécutant à l´intérieur même du pays concerné. Ce sont toujours des Africains qui exécutent sa mission en Afrique. Prenons deux exemples récents : la monnaie unique ECO en création de la CEDEAO. Voyons comment Alassane Ouattara, lui seul se comportait et a pris de court tous ses pairs alors que la monnaie ECO en création est un projet de la CEDEAO et non un remplacement du franc CFA pour l´espace UEMOA.
Ensuite il est permis de penser aussi qu´il serait celui qui avait pesé dans la sanction infligée au Mali avec le nouveau président nigérien et ils ne s´en cachent pas. Les deux sont ceux qui vont beaucoup causer du tort à la CEDEAO pendant leur mandat en cours. Ils sont prêts à tout pour plaire à la France au détriment de l´Afrique. On ne peut jamais trouver une solution au problème africain tant que ses propres enfants sont les exécutants de la mission de déstabilisation de leurs propres pays au profit des puissances étrangères alors qu´en même temps Emmanuel Macron ne cesse d´appeler l´UE pour défendre la souveraineté et l indépendance de l´UE vis-à-vis de la Russie, de la Chine ou les Etats-Unis. Je me demande même si les chefs d´Etat des pays membres de la CEDEAO écoutent les informations quand Emmanuel Macron parle de sa vision pour l´UE. Il impose l´influence de la France sur l´Afrique quand en même temps il défend le contraire pour l´UE face aux autres puissances.
En octobre 2019 j´ai publié un livre aux éditions Maïa à Paris dont le titre est : « Quels présidents pour l´Afrique face à la politique africaine de la France » ? Assimi Goïta répond à ce critère de chef d´État.
Quel homme politique, sincère et réfléchi en Afrique peut dire qu´il ne sait pas que la France ne lutte pas pour la démocratie au Mali (quand elle parle du maintien de la date initialement prévue en février pour les élections) mais seulement pour empêcher la venue de la Russie en Afrique ? Certains hommes politiques africains suivent les arguments de la France et de CEDEAO par naïveté ou par mauvaise foi.
Certes, la Russie n´est pas un ange. C´est une puissance aussi et toute puissance étrangère cherche à renforcer son influence dans le monde. Mais entre deux maux, il faut nécessairement choisir le moindre car on ne peut pas sortir tout seul du joug français en tant qu´État africain sans l´aide d´une autre puissance étrangère au préalable, que ce soit dans le domaine militaire ou industriel. C´est impossible. Donc, on doit d´abord passer par une autre puissance étrangère moins nuisible que la France. La Russie est un mal nécessaire pour sortir de la domination française. Il faut choisir une puissance étrangère qui fera moins du mal que la France à l´Afrique. Et c´est ce que fait la junte militaire au Mali.
En ce qui nous concerne, nous Togolais, si on connaissait le rôle important que la Russie avait joué pour soutenir l´unification du Togo sous tutelle française et britannique, on ne ferait que lui dire merci pour ce qu´elle fait au Mali. Ce sont les Togolais qui ignorent la question de l´unification, qui continueront par soutenir la France contre la Russie au Mali. La Russie avait beaucoup soutenu l´unification du Togo à l´ONU jusqu´au référendum de 1956 auquel elle s´est opposée. La Syrie aussi était de notre côté. Les deux pays méritent notre gratitude. Les documents de l´ONU sont là et l´attestent.
La Russie en ce temps appelée Union des Républiques socialistes soviétiques, représentée par TSARAPKINE au Conseil de tutelle a défendu vigoureusement le 3 mars 1954 l´unification du Togo lors de la session du Conseil de tutelle à l´ONU en pointant du doigt la mauvaise foi de la France et du Royaume-Uni dans ce dossier et en faisant remarquer que, depuis 1947 que la question de l´unification du Togo est arrivée au Conseil de tutelle de l´ONU, les deux puissances, France et Royaume-Uni ont soulevé les difficultés pour cette unification parce qu´elles n´ont ni le désir ni l´intention de favoriser l´unification des deux territoires avec un long plaidoyer. On doit garder la Russie dans nos cœurs de la même manière que les Maliens l´on gardée aujourd´hui car je connais le rôle que la Russie a joué pour notre pays dans les questions de l´unification. On aura besoin encore du soutien de la Russie pour cette unification du Togo le moment venu à l´ONU. Donc, on doit ménager la Russie et lui être reconnaissant.
D´ailleurs si la puissance coloniale britannique et le gouvernement local de la Côte-de-l´Or dont Kwame Nkrumah était le chef pendant cette période du référendum, n´avaient pas l´intention de rattacher le Togo au Ghana, comment pouvait-on poser ces deux questions au référendum dont l´issue était prévisible :
1) Voulez-vous que le Togo sous administration britannique soit rattaché à une Côte-de-l´Or indépendante ?
2) Voulez-vous que le Togo sous administration britannique soit séparé de la Côte-de-l´Or et continue à rester soumis au régime de tutelle en attendant que son avenir politique puisse être définitivement fixé ?
Ces deux questions, c´est le parti politique de Kwame Nkrumah, Convention People´s Party qui les a proposées à ceux qui sont envoyés par l´ONU pour recueillir l´aspiration des populations dans les deux territoires togolais sous tutelle. Et c´est cette proposition qui a été retenue pour le référendum.
Les questions posées au référendum n´ont pas été posées pour que les partisans de l´unification puisent l´emporter. Les organisateurs de ce référendum ont joué sur la psychologie des votants en leur faisant croire qu´après l´indépendance de la Côte-de-l´Or un an après (en 1957), ils deviendraient libres comme les Ghanéens alors que leurs frères du Togo français demeureraient encore sous tutelle française.
Normalement les questions du référendum auraient pu être posées de la sorte avec simplicité et clarté s´ils voulaient vraiment que les votants décidassent librement selon leur aspiration sans influence :
1) Voulez-vous que le Togo sous administration britannique et le Togo sous administration française soient unifiés ?
2) Voulez-vous que le Togo sous administration britannique soit rattaché à la Côte-de-l´Or ?
Le moment venu, la Russie fera partie de ceux qui nous soutiendront à l´ONU pour reprendre notre territoire. On n´a pas besoin du référendum pour réunifier le Togo divisé en deux. C´est de droit.
Donc, Cessez de voir la Russie comme une ennemie de l´Afrique au même titre que la France. C´est une erreur de penser que c´est pour la démocratie au Mali que la France s´acharne contre Assimi Goïta et exige l´organisation des élections dans le délai prévu. C´est plutôt pour empêcher l´arrivée de la Russie en Afrique. Or, pour sortir de la domination de la France, on a nécessairement besoin d´abord de l´aide d´une autre puissance afin que les Africains puissent eux-mêmes se prennent en charge après. Tout seul, on ne peut pas. On n´a pas ce moyen. Par exemple, pouvons-nous créer notre monnaie au Togo aujourd´hui sans l´aide d´une autre puissance étrangère si on abandonne le franc CFA ? C´est pareil dans plusieurs domaines. Donc, c´est un faux débat quand j´entends dire par certains qu´on ne peut pas dire non à la France et en même temps vouloir accueillir une autre puissance étrangère en faisant allusion à la Russie au Mali. La France et la Russie ne sont pas la même chose en Afrique.
La France n´a plus la maîtrise de son influence sur l´Afrique. C´est pourquoi elle passe désormais par l´UE pour atteindre ses objectifs. Elle n´a pas non plus son influence sur les armées africaines. Si c´était avant, elle aurait pu envoyer son armée pour empêcher les militaires de faire le putsch sous prétexte qu´elle intervient pour protéger ses ressortissants français dans le pays.
Voilà même que les militaires français sont sur place au Mali et au Burkina Faso, et depuis hier dimanche ils n´ont pas pu faire usage de leur influence pour intervenir au Burkina Faos et protéger le président Roch Marc Kaboré en difficulté. Donc, c´est une preuve que la France perd progressivement toute influence dans ses anciennes colonies. C´est le début et ça va continuer comme ça. C´est aussi la preuve du réveil de la jeunesse africaine face à la politique française en Afrique.
correct!
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