Officiellement, le Comité d’action pour le renouveau (CAR) décline l’invitation à participer aux travaux du Cadre permanent de concertation (CPC) parce qu’il ne favorise pas un dialogue sincère. Mais en interne, la donne est tout autre.
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La deuxième réunion du CPC a eu lieu ce mardi 15 mars 2022 à Lomé. Le parti de feu Me Yaovi Agboyibo décline de nouveau l’invitation de Payadowa Boukpessi, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation du Développement des territoires.
S’il refuse de s’asseoir à la même table de discussions que le gouvernement et bien d’autres partis de l’opposition, c’est parce que, justifie-t-il, le Cadre permanent de concertation n’est pas un « cadre de dialogue sincère et inclusif ». Pour ce parti politique, c’est le prolongement du « Comité de suivi de la Concertation Nationale entres Acteurs Politiques ».
Mais ce que le CAR ne dit pas, c’est qu’en interne, beaucoup souhaitent participer aux travaux du CPC. En effet, lors d’une réunion destinée à étudier la portée du courrier de Payadowa Boukpessi, il s’est clairement dégagé une majorité : un vote à main levée a été demandé aux participants. Et le résultat a été sans appel pour la participation.
Curieusement, ceux qui ont fait main basse sur le Comité d’action pour le renouveau (CAR) après la mort de son président charismatique, ont décidé autrement. Est-ce pour des intérêts personnels ou cachés ?
C’est dans ce contexte que la plupart des cadres appellent, en dehors du quartette qui tient aujourd’hui le CAR, à l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire pour élire le successeur de feu Yaovi Agboyibo.
Quel peut être le profil idéal du nouveau président ?
Si certains l’ont poussé à succéder à son père, Pascal Agboyibo, un avocat d’affaires de renommée international, aujourd’hui basé à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), décline l’offre, précisant qu’il souhaite rester à sa place, celle d’un observateur de la vie sociopolitique de son pays d’origine. Bien qu’il participe d’une certaine manière au financement du CAR.
Le quartette qui tient le parti à la couleur rouge, notamment Yendouban Kolani, Nicolas Agbo, Yao Daté et Jean Kissi, a-t-il le bon profil ? « En l’état actuel non. Ils sont tous liés au pouvoir en place. Ils ne peuvent pas avoir cette indépendance de paroles et d’actions », répond à icilome un cadre du parti ayant requis l’anonymat.
En effet, le premier, malade, est garé au ministère de l’Education. Le deuxième travaille au département en charge de l’Enseignement technique. Le troisième est un employé d’une société privée appartenant à un membre du gouvernement. Le quatrième émarge au ministère de la Fonction publique. « Ils sont tous sous ordre. Ils ne peuvent pas diriger un parti politique comme le CAR », poursuit notre source.
« Notre parti a un frais de fonctionnement entre 24 et 30 millions de FCFA par an. Il faudrait que celui qui veux le diriger apporte au moins la moitié comme garanti », insiste un visiteur du soir régulier de feu Me Yawovi Agboyibo. Il regrette que le CAR soit devenu aujourd’hui « un parti qui ne sait pas là où il va alors que les élections régionales sont prévues cette année, au plus grand tard en fin 2022 ».
Ces quatre personnalités ont, néanmoins, un atout : celui de contrôler jusqu’à preuve du contraire le Comité d’action pour le renouveau. Et peuvent manœuvrer pour y rester le temps qu’ils voudront. Au grand dam de leurs détracteurs.
L’essentiel, c’est que le CAR n’y participe.
En donnant le feu vert pour le CPC, notre champion Faura a écouté une partie de la voix des membres d’UNIR que nous portons, celle d’un vrai dialogue entre Togolais.
Sur le terrain, ce n’est pas ce que nous constatons. Un autre courant qui s’associe à des partis de l’opposition sabotent les discussions sur l’autel des intérêts individuels.
J’y reviendrai.
Wiyao de la Maison bleue.