La restriction de liberté publique continue au Togo. Après les manifestations publiques des partis politiques et de la société civile réduites à leur portion congrue, le pouvoir de Gnassingbé Faure s’en prend aux Organisations Non Gouvernementales (ONG).
Désormais, toute activité d’une ONG doit être soumise aux autorités locales notamment Préfets, Maires et Directeurs régionaux de la Planification. Dans une note en date du 6 avril dernier, le ministre d’Etat, ministre en charge de l’administration territoriale et le ministre chargé de planification du développement demandent aux préfets, maires et directeurs régionaux de la planification du développement et de l’aménagement du territoire de veiller à ce que les actions des ONGs répondent aux principes de la politique de développement définie par le gouvernement et impactent significativement les populations bénéficiaires.
Pour ce faire, des mesures transitoires sont prises pour faciliter l’adhésion des ONG à cette nouvelle dynamique. Les deux ministres expliquent que ce décret vise à accroître l’alignement des actions des ONG sur les priorités de développement définies par le gouvernement.
Payadowa Boukpessi et Sandra Johnson (représentant le ministre de la planification du développement) demandent aux préfets, maires et directeurs régionaux de la planification du développement et de l’aménagement du territoire de prendre, dès réception de leur note circulaire, toutes les dispositions appropriées pour s’assurer que toute action à entreprendre par une ONG est : « d’intérêt général et en cohérence avec les objectifs et les principes de la politique de développement économique et social définie par le gouvernement et susceptible d’avoir un impact significatif sur le vécu de la population bénéficiaire».
Tout ceci fait suite au décret du 5 janvier dernier pour dit-on, améliorer le cadre réglementaire du fonctionnement et de coopération avec les ONG. En réalité, toute organisation disposant des papiers légaux devait mener librement ses activités sur le terrain.
Le gouvernement avance que toute action d’une ONG doit être « d’intérêt général et en cohérence avec les objectifs et les principes de la politique de développement économique et social définie par le gouvernement et susceptible d’avoir un impact significatif sur le vécu de la population bénéficiaire », on peut bien se demander ce que c’est que « les principes de la politique de développement économique et social » du gouvernement togolais surtout dans un pays aussi misérable ?
Les ONG apportent énormément aux couches vulnérables. On peut facilement imaginer les dérives et les dégâts que cette circulaire va engendrer sur le terrain. A preuve, tout récemment, les Universités Sociales allaient faire des forages dans le Haho mais le Préfet leur a demandé une autorisation du ministre Boukpessi. Finalement qui est perdant ? Vouloir museler tous les secteurs est un frein à la démocratie et montre la fébrilité de ce pouvoir qui a peur même de son ombre.
Le Togo ne gagne rien dans ses musellements tous azimuts. Pour un pays qui se dit exportateur de paix, c’est bien rétrograde.
Source: Le Correcteur
A voir le mal dans toutes décisions de réglementation et/ou de discipline, on encourage la pagaille. Si vous saviez tout ce qui peut se cacher derrière quelques unes des ONGs, vous applaudiriez tous contrôles.