Depuis le début de l’offensive russe sur l’Ukraine, une pénurie de produits céréaliers notamment du blé s’observe sur le plan mondial. Malgré les alternatives locales mises en place par chaque pays, l’ultime solution est de trouver la formule pour la reprise des exportations des céréales bloqués dans la zone.
Sous l’égide de la Turquie et des Nations Unies, Moscou et Kiev sont arrivés à tomber d’accord ce 22 Juillet 2022 sur des pistes pour l’exportation des céréales et produits agricoles bloqués dans les ports ukrainiens depuis bientôt 5 mois. Il s’agit de mettre en place des couloirs sécurisés en mer noire pour permettre l’acheminement par des navires de ces produits. Ainsi, cet accord de 120 jours devrait permettre à terme d’écouler quelques 25 millions de tonnes de grain bloqués en Ukraine et dont dépendent plusieurs secteurs comme la pâtisserie – boulangerie, la production d’huile de consommation.
Il est indiqué que les négociateurs ont renoncé à nettoyer la mer Noire des mines – principalement posées par les Ukrainiens pour protéger leurs côtes. “Déminer aurait pris trop de temps”, a justifié l’ONU, qui a précisé que des “pilotes ukrainiens” ouvriraient la voie aux cargos dans les eaux territoriales. Par ailleurs, l’Ukraine a suggéré que ces exportations commencent à partir de trois ports – Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk – et espère pouvoir accroître leur nombre à l’avenir. Du côté de Moscou, il est exigé une inspection des navires au départ en direction des ports ukrainiens à Istanbul afin d’éviter qu’ils servent à livrer des armes à l’Ukraine.
Beaucoup de pays dont les Etats africains se sont réjouis de cette entente car cette crise a aggravé les difficultés alimentaires et économiques en leur sein. Pour certains, cette prémisse d’accord pourrait ouvrir la voie à des pourparlers de cessation des hostilités même la Russie n’est pas encore dans une telle disposition. La preuve, au lendemain de cet accord, il est signalé des bombardements russes visant le port d’Odessa, point stratégique pour la reprise des exportations. Ces nouveaux bombardements démontrent toute la fragilité de cet accord. Et pourtant, son respect viendrait donner une bouffée d’oxygène à plusieurs Etats du monde entier.
Barth K.