Les dernières manifestations publiques, organisées ou spontanées, au Togo remontent aux calendes grecques. De mémoire, certains partis politiques ont projeté des « meeting » ou des « marches » de protestation, mais ceux-ci se sont toujours heurtés à une interdiction du gouvernement togolais. Ce dernier justifie constamment son refus par des arguments diversement interprétés. Toutefois, au regard de quelques indicateurs actuels, on se demande si le gouvernement peut encore objectivement opposer une fin de non-recevoir aux manifestations publiques au Togo.
La liberté de manifestation est un droit reconnu à tout citoyen togolais. Cependant, cette liberté est, comme dans toute démocratie, légalement encadrée sans toutefois verser dans des principes étouffant résolument cette liberté. L’actualité de ces dernières années au Togo semble montrer que le gouvernement est dans une constante posture d’interdiction des manifestations publiques.
L’avènement de la Covid-19 et ses mesures de restriction ont longtemps été le « puissant » argument pour interdire les manifestions publiques au Togo. Bien qu’au même moment, certains gouvernements ne s’opposaient aux regroupements publics, les Togolais ne pouvaient pas exercer cette liberté fondamentale.
Un second motif d’interdiction est tiré des courriers adressés par le ministre togolais de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires et son collègue de la Sécurité et la Protection civile au regroupement de partis politiques sous la dénomination « Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) ». Pour interdire, les « meeting » projetés par la DMK, les ministres ont évoqué les « faits de terrorisme » qui sévissent sur le territoire depuis quelques mois.
Si ces motifs ont été largement interprétés, elles ont tout de même suffi à interdire ces manifestations. Seulement certains éléments objectifs peuvent amener à affirmer aujourd’hui que le gouvernement aura de la peine à motiver ses décisions d’interdiction des regroupements politiques publics.
Ces éléments sont constitués par des faits et évènements réels qui entrainent des rassemblements publics au Togo. Il s’agit notamment des églises, mosquées et autres qui ont repris leurs activités. Par ailleurs, les fêtes traditionnelles ont été également reprises. En plus, les périodes de vacances actuelles accueillent depuis quelques semaines des regroupements pour des concerts publics et autres.
En tout état de cause, ces réalités battent désormais en brèche les arguments du gouvernement justifiant les interdictions de manifestations publiques. Ainsi, en l’absence d’éléments nouveaux inconnus de l’opinion publique nationale, on voit mal le gouvernement togolais refuser aux associations diverses et partis politiques la liberté de manifester publiquement.
Barth K.