La crise qui secoue l’Union des forces de changement (UFC) a franchi une nouvelle étape avec la suspension de son deuxième vice-président, Elliott Ohin, accusé d’avoir détourné la somme de 14 millions de FCFA. Dans cette interview, François Lokadi, le sixième vice-président explique ce qu’y passe exactement.
Comment se porte votre parti politique?
L’Union des forces de changement est un peu dans la merde. Il faut dire la vérité. Il y a une crise profonde qui secoue notre parti actuellement. L’objet de cette crise est qu’une seule personne sème la pagaille, foule au pied les statuts, les textes qui régissent notre parti, gère le parti comme il entend.
A l’origine de cette crise, il met de côté les autres membres élus du bureau, la majorité d’ailleurs, dont je fais partie. Nous les autres membres du bureau directeur n’étant pas d’accord, nous agissons, nous réagissons. Ce qui fait que le parti est un peu dans une situation de délicatesse en ce moment, qui n’arrange pas ni le parti ni nous-mêmes les cadres du parti. Voilà la situation dans laquelle se trouve notre parti.
Pourquoi avoir suspendu le deuxième vice-président ?
Depuis que l’ex-ministre El Hadj Brim Bouraïma Biabacte est décédé en 2018, c’est ce dernier qui était le premier vice-président, qui vient après le président national, Dr Gilchrist Olympio. Quand il est décédé, celui qui vient après le président national c’est Elliott Ohin. Nous n’avons jamais contesté sa position statutaire. Nous avons reconnu qu’hiérarchiquement, quand le président n’est pas là, c’est lui qui assure l’intérim.
Mais il dit qu’une fois que le président n’est pas là ou hors du pays, il le remplace totalement. Il fait fi des instructions que donne le président. Il prend des décisions sans le consulter. Là nous ne sommes pas d’accord.
La sanction est tombée suite à des malversations qu’il a commises sur les fonds qui appartiennent à notre parti et les perdiems de délégués de bureau de vote lors des législatives de 2018 et des élections des conseillers municipaux de 2019.
En effet, l’UFC ayant participé aux législatives de 2018, le parti a eu sept (7) députés. A l’Assemblée nationale, l’UFC est la première force des partis de l’opposition. Et à ce titre-là, il reçoit des subventions de l’État, au titre d’aide aux partis politiques représentés à l’Assemblée nationale.
Depuis 2018 jusqu’à présent, il y a des fonds qui sont alloués. Je crois que la cagnotte c’est cent (100) millions, répartis proportionnellement au nombre de députés que chaque formation politique a à l’Assemblée nationale. Il s’est fait que ces fonds n’ont jamais servi à des activités politiques sur le terrain.
La suite de l’interview dans cette vidéo…