Dans la presse mardi à Lomé, la Dynamique pour la Majorité du Peuple a encore dénoncé les dysfonctionnements qui ont entouré les opérations de recensement dans la Zone 1. Au sujet de la visite du chef de l’Etat en France, la DMP invite le président Macron à saisir l’occasion pour régler avec Faure Gnassingbé, “la question de l’alternance à la tête du Togo pour laquelle les Togolais ont toujours voté dans leur majorité”. En intégralité, la déclaration liminaire ayant sanctionné cette rencontre avec les médias.
CONFERENCE DE PRESSE DE LA DYNAMIQUE POUR LA MAJORITE DU PEUPLE (DMP)
« La CENI décide de fermer les CRV au nez de nombreuses populations toujours en queue pour se faire recenser. Un scandale de plus sur lequel la France va se taire en recevant en grande pompe le dirigeant de fait du Togo! »
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Chers militants et sympathisants de la DMP,
Nous vous remercions d’avoir répondu à notre invitation pour partager avec nous et les populations togolaises les points d’actualité relatifs aux opérations de recensement électoral qui viennent d’être clôturées dans la zone1 composée de Grand Lomé et de la région maritime contre toute attente, et à la visite du chef de l’Etat Togolais chez le président français Emmanuel Macron.
1) Les opérations de recensement électoral dans la zone 1
Ces opérations démarrées le 29 avril 2023 dans la zone 1 sont arrêtées hier lundi 8 mai 2023 à 16h par la CENI, alors même que beaucoup de nos concitoyens étaient encore dans les rangs pour se faire délivrer leurs cartes d’électeur.
Cette situation est d’autant plus scandaleuse que durant les huit (8) premières journées préalablement fixées par la CENI avant de les porter à dix (10) pour les opérations d’enrôlement des électeurs, aucun BRV dans la zone 1 n’avait désempli. Au contraire, afin de pouvoir se faire vite servir, beaucoup de nos compatriotes venaient attendre l’ouverture des bureaux de recensement depuis 3h du matin avant l’ouverture des BRV à 7h.
Malgré cet engouement, ces efforts et cette volonté affichée des populations pour s’inscrire sur les listes électorales, force est de constater que la CENI et ses démembrements n’ont pas été à la hauteur des tâches qui leurs sont dévolues. Ils ont plutôt travaillé dans le mépris du droit et de la dignité des Togolais. Le bilan de ces 10 jours de recensement peut se résumer comme suit :
– L’impréparation généralisée du lancement des opérations qui a entraîné des retards de plusieurs heures, voire toute une journée dans presque tous les CRV ;
– Les pénuries récurrentes des matériels de recensement à savoir les fiches d’enregistrement, les encres pour les imprimantes, les papiers pour l’impression des cartes, et même l’essence pour les générateurs électriques ;
– Le déficit criard de compétence technique chez plusieurs OPS recrutés pour la cause ;
– Des manèges de corruption ou de favoritisme observés tout au long de la durée du recensement ;
– Des inscriptions d’étrangers parfois déjoués par des citoyens qui ont exercé une vigilance remarquable.
Tous ces facteurs à l’origine d’une lenteur généralisée observée dans tous les BRV, ont poussé la DMP et plusieurs autres partis politiques, excepté Unir, à exprimer leur désapprobation et à demander la prolongation de la durée du recensement qui est finalement accordée pour deux jours.
Les opérations ont été plus catastrophiques durant ces deux jours. Tout porte à croire que la CENI a pris cette décision malgré elle. Les attitudes des agents recenseurs et les responsables superviseurs frisaient presqu’un sabotage organisé. En effet, durant cette période supplémentaire des deux jours, les pénuries se sont accentuées et les CELI ont carrément brillé par leur inefficacité ou inaction dans la fourniture des outils de travail aux agents recenseurs. C’est dans ces conditions et devant les cris des populations désireuses de se faire enregistrer que les chefs des CRV ont décidé de la fermeture des salles suivant l’ordre donné par la CENI. Cet acte constitue une violation flagrante de l’article 44 du code électoral.
Les conséquences de cet acte posé par la CENI sont que beaucoup de nos compatriotes remplissant les conditions pour s’inscrire sur les listes viennent d’être privés de leur droit par la faute des responsables de la CENI.
La DMP invite tous les citoyens victimes de cette violation de leur droit à se faire enregistrer sur la plate-forme qui sera mise à leur disposition afin que pouvoir lui soit donné d’agir en leur nom et pour leur rétablissement dans leur droit.
La DMP invite le gouvernement et la CENI à corriger tous les dysfonctionnements qui ont caractérisé les opérations dans cette première zone, afin d’éviter ces mêmes manquements lors des opérations dans les zones 2 et 3 en vue, si tant est que ces manquements ne participent pas à une stratégie de fraude programmée.
La DMP exige que la CENI reprogramme des journées supplémentaires dans la zone1, concomitamment ou après les opérations dans les zones 2 et 3, pour permettre aux nombreuses personnes privées de leur droit dans la zone1 de s’inscrire.
La DMP félicite les populations pour leur forte mobilisation et leur vigilance qui ont véritablement déstabilisé et déjoué les plans du régime au cours du recensement dans la zone 1, et les exhorte à maintenir la même mobilisation tout le long des autres étapes du processus électoral en vue de la vérité des urnes devant conduire notre pays à l’alternance pour laquelle nous nous battons.
2) Au sujet de la visite du chef de l’Etat en France
Les Togolais ont appris à travers les médias sociaux que le Chef de l’Etat Togolais effectue une visite d’Etat chez le Président français Emmanuel Macron le 10 mai 2023.
La DMP note que l’objet de cette visite reste une préoccupation pour les Togolais. Doit – elle être comprise comme un soutien de la France pays des droits de l’Homme, à un régime dictatorial coutumier de flagrantes violations de droits de l’homme et des principes démocratiques qui fondent toute République ? Au Togo, la France est témoin oculaire de la confiscation récente de la victoire du peuple Togolais à l’issue de l’élection présidentielle du 22 février 2020. Elle n’ignore pas que les prisons togolaises regorgent de détenus politiques gardés comme des otages par le régime, que les journalistes travaillent constamment sous menaces et sont parfois contraints à l’exil pour préserver leur vie, que des enseignants qui revendiquent leurs droits sont emprisonnés et licenciés en masse. La France est informée qu’au Togo, des élections ont toujours fait l’objet de contestations et de conflits, car organisées dans des conditions qui ne sont ni transparentes ni libres et démocratiques. L’inscription sur les listes électorales, un droit fondamental qui ne devrait poser aucun problème dans un pays démocratique, est en soi un défi au Togo, comme en témoignent les expériences vécues du 29 avril au 8 mai 2023, dans la première zone du recensement électoral qui rassemblent au moins 44% de la population.
Alors que des discussions sont prévues avec Monsieur Faure Gnassingbé, la DMP espère qu’elles seront l’occasion pour le Président Macron, d’obtenir que soient résolus les points de la plate-forme minimale de la DMK, transmise aux autorités françaises par l’intermédiaire de l’Ambassadeur de France au Togo. Ces points qui constituent une préoccupation fondamentale des Togolais concernent :
1. Le retour de Mgr Kpodzro et de son assistant, et du Président Agbéyomé KODJO, dès lors que l’arrêt n°ECW/CCJ/JUD/11/2022 du 24 mars 2022 de la Cour de Justice de la CEDEAO, désavoue la procédure judiciaire du ministère public contre lui et condamne l’Etat Togolais, ainsi que des autres Togolais exilés ;
2. La libération des prisonniers politiques ;
3. La sécurisation de tout le territoire national, notamment les préfectures de Kpendjal et de Kpendjal Ouest dans la région des Savanes, et assurer la libre circulation de tous les candidats ;
4. Des réformes urgentes, indispensables et consensuelles pour rassurer chaque partie prenante aux élections en vue et garantir leur transparence. Ces réformes concernent notamment la composition et le fonctionnement de la CENI et ses démembrements, la Cour Constitutionnelle, le découpage électoral, le mode du scrutin, la proclamation des résultats bureau de vote par bureau de vote et tout autre point nécessaire à la tenue d’élection transparente et démocratique.
La DMP invite le Président français M. Emmanuel Macron à saisir l’occasion de la visite du Chef de l’Etat Togolais pour régler avec lui et pour toujours la question de l’alternance à la tête du Togo pour laquelle les Togolais ont toujours voté dans leur majorité.
La DMP estime que c’est en aidant les dictateurs Africains à accepter d’engager leur pays dans une transition politique et démocratique que la France pourra gagner le cœur des Togolais qui rêvent de choisir leurs dirigeants qui travaillent à leur bien-être et défendent leurs intérêts dans le concert des nations.
Fait à Lomé, le 9 mai 2023,
La Conférence des Présidents
Nous dénonçons la France Afrique et en même temps nous ne ratons aucune occasion pour demander au Président Français de s’immiscer dans les affaires internes de nos pays…
C’est une question que vous posez , répondez-y vous même. Nous disons simplement que la france pendant qu’elle érige et soutient les droits fondamentaux des citoyens francais sur son sol, soutient ces régimes dictatoriaux en Afrique pour leurs intérêts
Voilà des pseudo patriotes et panafricanistes qui demandent à une ancienne métropole de s’immiscer dans ses affaires intérieures d’un pays souverain. Comment le simple citoyen peut-il comprendre ce comportement ? La coopération bilatérale que le Togo entretient avec la France ainsi avec d’autres pays ne signifie pas que ces pays peuvent imposer quoi que ce soit au Togo. Par principe tous les pays sont souverains et leur gouvernance se fonde sur leur loi fondamentale qui n’est autre que leur constitution. Aussi, il faille que certains africains arrêtent avec le paternalisme que d’aucuns dénoncent venant de cette soi-disant France-Afrique. Les africains sont matures pour régler leurs problèmes par eux-mêmes quelque soit celui-ci. Cette époque où les décisions venaient d’ailleurs est bien révolue.