Ils sont à la maison depuis deux semaines. Si ceux qui sont recrutés dans la fonction publique peuvent « respirer un peu », ce n’est pas le cas chez les enseignants du privé et ceux qui sont recrutés récemment et cumulent 7 mois sans salaire. Ces enseignants commencent par se faire entendre
Le Programme universel de Solidarité baptisé « NOVISSI » qui permet d’envoyer de l’argent aux personnes touchées par les mesures riposte du gouvernement contre la contamination et la propagation de la maladie virale, coronavirus, ne semble pas les rassurer. La situation que traversent les enseignants, à les en croire, va au-delà de ce que le gouvernement distribue à la population.
On connaît l’apport immense que fournissent les enseignants volontaire au système éducatif togolais. Malgré la pitance qu’ils perçoivent à la fin du mois (5 ou 10 mille pour ceux qui sont au cours primaire, 15, 20, 25 ou 30 mille pour ceux qui sont au secondaire), ils se dévouent à la tâche et donnent le meilleur d’eux-mêmes pour la réussite des enfants. Cet argent ne leur sert qu’à régler les loyers. Dieu seul sait comment ils s’en sortent durant tout le mois, en subvenant aux besoins élémentaires de leur famille.
Ils n’ont même plus droit aux répétitions qui leur permettent de joindre les deux bouts, à cause du Covid-19. Ils sont inquiets, puisque les chefs d’établissement véreux prétendent de la situation pour leur rétorquer qu’ils n’ont pas travaillé, et donc pas droit au salaire qui fait à peine la moitié du SMIG.
Les enseignants du privé, eux, ont déjà commencé à lancer l’alerte. « Nous, les enseignants du privée, nous ne sommes pas payés quand nous ne travaillons pas. Depuis deux semaines nous sommes à la maison. Monsieur le président, pensez un peu à nous aussi. Nous avons des familles à nourrir. Nous sommes fatigués de la misère. Notre seul péché, c’est de ne pas réussir au concours que vous ouvrez. Nos collègues de l’officiel qui ont les mêmes diplômes que nous sont mieux payés et en tout temps. Mais nous autres, nous sommes ignorés. Pensez à nous aussi. Nous sommes aussi parmi les plus défavorisés, même les petites répétitions, nous n’en faisons plus. Aidez-nous, sinon la misère risque de nous frapper plus que ce vilain virus », a indiqué un enseignant d’une école privé à Lomé.
Les enseignants qui sont dans la fonction publique ou ceux qui ont réussi récemment au concours national ne sont pas mieux logés. Eux aussi crient leur misère. « Il faut la solidarité et la responsabilité en ce moment de crise sanitaire », a indiqué le gouvernement. Mais les chefs d’établissement font fi de cette solidarité. Il appartient donc au gouvernement de voler au secours de ces enseignants. Au-delà du Programme universel de solidarité « NOVISSI » dont se glorifient les autorités togolaises, il faut penser aux enseignants recrutés en 2019, mais qui n’ont pas encore commencé à percevoir de salaire. La solidarité nationale et la responsabilité doivent aussi aller à leur endroit. Et revient au gouvernement qui est leur premier employeur de faire preuve de cette responsabilité.
Ces enseignants sont sans salaire pendant 7 mois. Comment pourront-ils vivre en ces temps de crise sanitaire qui oblige à prendre des mesures drastiques ? « Au secours aux enseignants recrutés en 2019 sans salaire depuis 7mois qui croupissent dans la famine », a lancé un délégué des enseignants sur une plateforme. A l’en croire, les enseignants ne demandent que trois (03) choses : l’octroi d’une avance sur solde, la sortie et la publication en pdf de toutes leurs nominations et l’accélération pour le traitement de tous les dossiers de prise en compte.
« Jusqu’à quand ces enseignants sans salaire pendant 7 mois trouveront satisfaction? Tout semble calme mais dans l’avenir, d’ici 15 avril, nous verrons que ces enseignants seront plus épuisés et plus affamés. La mort et les événements malheureux sont plus considérés, pris en compte et médiatisés au TOGO mon beau pays. Où sont ces internautes, ces leaders politiques, ces activistes politiques, ces défenseurs de droits de l’homme, ces syndicalistes d’enseignants, ces compatriotes togolais, ces journalistes, ces chrétiens, ces musulmans et ces artistes qui remplissent nos réseaux sociaux avec des condoléances à l’endroit d’une famille endeuillée. Voulez-vous que ces enseignants meurent avant de les secourir ? », a-t-il lancé