Le Groupement des négociants ivoiriens (GNI) relève que la mévente actuelle du cacao sur le marché tirerait son origine de la baisse de la demande mondiale, elle-même due à la pandémie de coronavirus.
Ce produit phare de l’économie ivoirienne se vend mal, provoquant la colère des producteurs. Devant cette situation, le Groupement des négociants ivoiriens décide de s’expliquer. Selon lui, cette mévente serait due à la baisse de la demande mondiale.
Le porte-parole de GNI insiste sur le fait que les multinationales opérant en Côte d’Ivoire, notamment Cargill, Barry-Callebaut, Olam, Touton, Sucden et Ecom, qui détiennent le monopole en matière d’achat dans le pays, ont aussi baissé leurs prix par rapport à ce qui se fait sur le plan mondial.
« Afin de mettre la pression sur le Conseil café cacao (CCC), les six multinationales se sont entendues pour arrêter les achats, en affirmant que les prix de vente Caf du CCC étaient élevés de 300 FCFA/kg ! La baisse de la demande due au Covid-19 justifiait une baisse importante du prix de l’ordre de 100 FCFA /kg que le CCC a concédé, comme nous pouvions le voir dans la messagerie, mais pas de 300 FCFA ! Pendant ce temps, les producteurs ont sur les bras le cacao invendu », explique Fabien Guéï.
Ce dernier ajoute qu’heureusement la plus grande partie des récoltes de la grande campagne est déjà écoulée. « Enfin, selon nos informations sur le terrain, il ne resterait que 150 000 tonnes d’invendus dans les mains des producteurs et 50 000 tonnes auprès d’exportateurs. Donc, par rapport aux 300 000 tonnes de départ, la situation est en cours de règlement et le CCC vend les derniers stocks », enchaîne le porte-parole.
Le Groupement des négociants ivoiriens appelle à plus de responsabilité des multinationales de sorte que cette situation ne se reproduise plus dans l’avenir susceptible de créer une crise économique. Cela passe par la nécessite que le Conseil café cacao s’inspire de l’exemple du Ghana qui, lui, vend directement son produit aux chocolatiers sans intermédiaires.
« Mais en attendant, il faut absolument que ces multinationales qui achètent en Côte d’Ivoire, à travers leurs filiales, aient l’obligation d’allouer systématiquement 20 à 30% de chacun de leurs contrats aux transformateurs et exportateurs ivoiriens ainsi qu’aux structures de transformation et d’exportation du CCC qui, lui, doit devenir un opérateur à part entière », souhaite Fabien Guéï.