Le ministre de la Réconciliation rencontre des victimes de violences politiques afin de récolter leurs propositions devant déboucher sur une meilleure formule réconciliation nationale dans le pays.
Les premières leçons qu’il faut tirer de la rencontre entre Zéphirin Diabré et les victimes des troubles sociopolitiques au Burkina Faso est que ces dernières demandent leur indemnisation, la vérité des faits, un chronogramme de jugement de certains dossiers avant donc la réconciliation proprement dite.
« La question fondamentale même de la réconciliation nationale doit reposer d’abord sur les dédommagements, des dédommagements qui consistent à apaiser les cœurs, afin que les gens puissent se retrouver dans un cadre serein pour pouvoir discuter maintenant de la réconciliation nationale », recommande Gautier Zagré, une victime de violence de 2000 dans des propos rapportés par RFI. A l’époque, la maison de ses parents a été incendiée alors que ces derniers ne réclamaient que la vérité sur l’assassinat du célèbre journaliste Norbert Zongo.
Malika Sondé, membre du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), trouve que pour une véritable réconciliation au pays des hommes intègres, il est important que la vérité soit rétablie sur plusieurs faits manipulés. « Il faut qu’on situe déjà ce qui s’est réellement passé, qui sont les responsables pour qu’on puisse parler de justice avant de parler de réconciliation et de pardon ».
Le ministre de la Réconciliation a noté toutes ces préoccupations et rassuré que « certaines (d’entre elles) seront examinées avant même la tenue du forum sur la réconciliation nationale », rapporte encore la radio internationale.