Cette fois-ci, il serait difficile à Gianni Infantino, le patron de la Fédération internationale de football association (FIFA), de convaincre qu’il ne veut pas placer son homme à la tête de la Confédération africaine de football (CAF).
Les masques sont tombés ce samedi en terre marocaine. Ce qui était officieux jusque-là a été officialisé, mis en scène. L’instance mondiale, accusée d’ingérence dans l’organisation de l’élection à la CAF, aurait imposé son candidat aux trois autres impétrants voire au corps électoral. Et l’heureux élu ne serait autre que le milliardaire sud-africain Patrice Motsepé, celui-là même qui donne l’impression de ne rien comprendre des rouages du football africain.
En présence des émissaires du président de la FIFA, notamment son assistant le Suédois Mattias Grafström, et le Directeur de la division Associations membres de l’instance mondiale, le Congolais Véron Mosengo-Omba, il aurait été décidé, au cours d’une réunion, que Patrice Motsepe soit le successeur du Malgache Ahmad Ahmad. Le Sénégalais Augustin Senghor prendrait le poste du premier vice-président alors que la deuxième vice-présidence reviendrait au Mauritanien Ahmed Yahya. L’Ivoirien Jacques Anouma, lui, se contenterait du poste de conseiller spécial du président. Aucun candidat n’a encore réagi à cette comédie que la FIFA est en train de mettre en place au sein de la Confédération.
Il y a quelques semaines, Bacary Cissé, le propriétaire de Record, un journal sportif sénégalais, était convaincu que “La FIFA ne cherche pas le profil idéal pour le foot africain, mais seulement une marionnette”. Alors que Fatma Samoura, sa Secrétaire générale, elle, assure que “le meilleur candidat est celui qu’auront choisi les 54 fédérations africaines membres de la CAF, selon leurs critières”, allant jusqu’à déclarer même que “que le meilleur gagne”. Mais dans les faits, la FIFA se donne pour mission de placer son pion, quelqu’un à même de ne rien lui refuser une fois installé dans le fauteuil.
La fameuse élection aura lieu le 12 mars prochain dans la ville de Rabat au Maroc. Le corps électoral est composé de 54 pays. Les votants auront-ils le courage de montrer à Gianni Infantino que l’heure du néocoloniatlisme est terminée et que la CAF demeure une institution panafricaine indépendante malgré ses tares ?