Togo-Petrogate : Adjakly et coaccusés, des intouchables ?

Une demi-dizaine de mois après les recommandations de l’Inspection générale des finances (IGF), en concertation avec la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP), suite à l’éclatement du scandale financier dans la commande publique du pétrole, aucun membre de la famille Adjakly et coaccusé n’est inquiété.

Tout ça pour ça ? C’est la question que se posent certaines personnes à la suite réservée au rapport de l’Inspection générale des finances et de la Direction général du trésor et de la comptabilité publique dans le cadre de l’affaire dite “Petrolegate”. Un dossier dans lequel les Adjakly sont accusés d’avoir tourné plusieurs centaines de milliards de FCFA à travers un mécanisme obscur créé au sein du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP).

Si pour le moment le rapport en circulation n’est que la version provisoire, ses auteurs ont fait plusieurs recommandations, notamment la création d’une instance autonome au CSFPPP chargée de s’occuper de la commande publique du pétrole.

Il est aussi demandé aux accusés, en l’occurrence Francis Sossah Adjakly, ancien coordinateur du Secrétariat de la commission technique, Koffi Ononh-Nofoumi Kondo Comlan, coordinateur par intérim et directeur financier, entre autres, de fournir les pièces justificatives de plusieurs dépenses considérables, de justifier ou de rembourser les paiements des montants importants au bénéficie de tiers en dehors des traders, etc.

Cinq mois après la publication dudit document, visiblement, aucune ligne n’a bougé. Aucun accusé n’a été “révoqué” ni poursuivi, confirme tabloidtogo.info, un journal électronique qui suit de près cette affaire, regrettant la non “révocation du trio infernal identifié comme responsable des détournements, les nommés  Francis Sossah Adjakly, Fabrice Affatsawo Adjakly et Koffi Ononh-Nofoumi  Kondo Comlan”.

« La mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent rapport relève de l’entière responsabilité des plus hauts responsables du CSFPPP qui sont tenus de soumettre à l’IGF, dans un bref délai, un plan d’actions élaboré à cet effet », indique le rapport. Et parmi eux, figure en bonne place le ministre du Commerce, de l’Industrie, du Développement du secteur privé et de la Promotion de la consommation locale et Président du CSFPPP Kodjo Adedze. C’est donc lui qui a la police de l’exécution des recommandations, même si de façon plus élargie et réaliste, c’est le gouvernement qui en a le pouvoir.

Le ministre est même appelé à « faire usage de la force publique pour contraindre les acteurs concernés à fournir les informations demandées et à engager des poursuites pénales contre ces responsables pour détournement des biens appartenant à la République togolaise ».

Plus de cinq (05) mois après le bouclage de la mission d’audit commanditée par le gouvernement lui-même et confirmant les détournements de l’ordre de plusieurs centaines de milliards de FCFA au préjudice de l’Etat, Dieu seul sait si une seule des recommandations est mise en œuvre. En tout cas pas l’une des principales, la révocation du trio infernal identifié comme responsable des détournements, les nommés  Francis Sossah Adjakly, Fabrice Affatsawo Adjakly et Koffi Ononh-Nofoumi  Kondo Comlan. Ils sont toujours à leurs postes (l’ex-Coordonnateur du CSFPPP, lui, est toujours conseiller au ministère du Commerce) et donc dans les bonnes grâces des décideurs, signe manifeste de l’impunité en vogue au Togo.

Ce, malgré les jolis discours des gouvernants sur la bonne gouvernance, la gestion transparente des ressources publiques et autres refrains, avec parfois l’accompagnement des partenaires financiers du Togo – ces derniers apprécieront la gestion de cette affaire. Pendant ce temps, ce sont les pauvres populations qui sont encore saignées et mises à contribution pour entretenir les routes, avec les nouveaux tarifs des péages…

0 thoughts on “Togo-Petrogate : Adjakly et coaccusés, des intouchables ?

  1. Pourtant 100 F que demandent nos pauvres enseignants par séance de cours de répétition sont interdits. Au même moment eux Grand format prennent des répétiteurs à plus de 50.000 par mois pour leurs enfants du cours primaire.
    Quel pays de merde ?

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