Depuis le 29 mars dernier, les entreprises spécialisées en trading, font face à une condition relative à une décision du ministère de l’Économie et des Finances. Ces sociétés de placement dites illégales sont sommées de retourner les capitaux aux investisseurs, vu qu’elles exercent illégalement sur le territoire togolais.
Cette injonction du ministre Sani Yaya créa une débâcle au sein des entreprises concernées qui peinent à se soumettre à la décision de l’autorité. C’est le cas de l’entreprise CACESPIC-IF SARL dont les souscripteurs ont crié leur désarroi devant la presse ce mardi 11 mai 2021. A les en croire, ils sont victimes d’un traumatisme bien avant la décision ministérielle qui enjoignait ces sociétés à restituer les capitaux aux clients.
Selon la porte-parole des victimes, Mme Ayaba Sahada, l’affaire remonte en novembre 2020 où certains souscripteurs sur les plus de huit (8) mille qu’ils sont auprès de CACESPIC IF SARL, n’ont pas perçu leur gain. Bien que les responsables de l’entreprise rassuraient les clients et continuaient par enregistrer de nouveaux contrats, la situation a fini par s’envenimer en décembre 2020 quand elle (CACESPIC-IF SARL) n’arrivait plus à honorer ses engagements vis-à-vis des investisseurs qui ne perçoivent plus aucun gain.
Interrogé, le chef de cette entreprise du nom de Hugues Yawovi Dodji DIGO a, selon la déclaration lue par les victimes, prétexté que l’entreprise a « des problèmes de change sur le marché mondial, qu’il y a détournements de fonds par ses collaborateurs, ou encore qu’elle a investi sur un compte bloqué et qu’elle ne pourra donc pas payer les gains en décembre mais plutôt en février ». Toutefois, les clients sont restés sur leur soif jusqu’à ce jour.
Pire, l’entreprise leur enverra un message sur le réseau social télégram les informant d’un redressement judiciaire à son endroit en prenant soin de préciser qu’elle a commis Maître ALI Berthe à cet effet.
Une avocate dont le rôle est remis en cause par les victimes dans le dossier. Celles-ci, lors de la conférence, ont tenu à faire une précision de taille, laquelle fait état d’enregistrement d’autres investisseurs par CACESPIC-IF SARL alors que le redressement judiciaire est en cours. Pour les victimes, cela prouve que sieur Hugues Yawovi Dodji DIGO et ses collaborateurs sont des « faussaires ». Outre cet aspect, les investisseurs regrettent d’avoir été laissé berner par la société qui a usé de tous les moyens pour les séduire et les prendre dans son piège.
« Cette société nous avait proposé des choses alléchantes. Ils nous ont rassurés avec leurs activités diffusées sur la chaîne nationale (TVT). Nous avons vu à leurs côtés, des hautes personnalités et très respectables avec qui ils ont signé des partenariats. Ils ont séduit des étudiants avec des offres que personne n’osera refuser au regard des conditions difficiles que nous traversons. Tous ces moyens utilisés ont permis à la société de faire sa visibilité et tromper la vigilance de plus de 8 000 personnes qui attendent plus de 22 milliards de F CFA, et parmi eux nous sommes plus de 1000 personnes ayant investi plus de 800 000 000 de F CFA », a indiqué Mme Ayaba Sahada.
Et d’ajouter : « Nous considérons ce que fait la société comme de l’escroquerie. Nous appelons nos autorités au secours (…) Nous prions vraiment les autorités de ce pays à venir au secours de la population qui est en train d’être saignée sinon, ça crée trop de problèmes puis ça expose la population à plus de vulnérabilités, c’est très triste ».
Talonnés par les débiteurs, les investisseurs tempêtent leur détresse afin que l’entreprise leur restitue les capitaux, condition sur laquelle ces derniers ne sont pas encore situés.