« Nous préférons la liberté dans la pauvreté et la richesse dans l’esclavage » (Sékou Touré)
Chaque pays d’Afrique devrait-il créer et gérer en toute indépendance sa propre monnaie? La question a toujours divisé des experts et économistes. Si certains affirment qu’avoir une politique nationale monétaire, est la base du développement, d’autres rétorquent que la souveraineté d’un pays ne se juge pas à sa monnaie. « Je n’ai jamais vu un pays qui ne soit pas souverain de sa propre monnaie », déplorait l’économiste français Thomas Porcher. Cette idée n’est pas partagée par le ministre congolais de l’Economie, Gilbert Ondongo. Dans une tribune signée dans Jeune Afrique, ce fidèle de Denis Sassou Nguesso estimait que la monnaie n’est pas à envisager comme l’expression de la souveraineté nationale.
« Une nation, une communauté de personnes sur un territoire, peut disposer d’une monnaie qui lui est propre, sans être souveraine pour autant. A contrario, une nation peut partager une monnaie avec d’autres, sans en avoir le contrôle, et en même temps, disposer des capacités à décider et à agir seule dans plusieurs domaines qui lui confèrent une certaine souveraineté », souligne Gilbert Ondongo.
Au moment où se tiennent à Lomé, les états généraux de l’Eco avec pour objectif de proposer une feuille de route pour la création de cette future monnaie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, certains compatriotes ont revisité l’histoire et ressorti la loi N°62-20 du 12 décembre 1962 portant création de la Banque Centrale du Togo et approuvant ses statuts. L’une des premières décisions importantes du prémier président du Togo, Sylvanus Olympio.
« Une loi qui a signé l’arrêt de mort de Sylvanus Olympio et mis la dynastie des Gnassingbé au pouvoir depuis plus de 50 ans et fait changer le Togo sa trajectoire dans le temps », écrit Samuel Mathey.
Sylvanus Epiphanio Olympio voulait sortir du franc CFA considéré comme un outil de contrôle politique et économique sur les pays de la zone franc et doter son pays d’une monnaie nationale. « L’Assemblée nationale a délibéré et adopté, le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :Article premier. –Il est créé un établissement public national doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière dénommé « Banque centrale du Togo ». Le service de l’émission au Togo sera assuré par la Banque centrale du Togo. Art. 2 –La monnaie légale du Togo est le franc togolais. Art. 4 –Le Gouvernement est habilité à prendre toutes les mesures transitoires nécessaires. A cet effet, il peut notamment négocier et signer tout accord utile avec la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest et les autorités de la zone franc. La période transitoire prendra fin à la date de retrait des billets et monnaies émis avant l’entrée en vigueur de la présente loi », indique in extenso la loi promulguée par Sylvanus Olympio le 12 décembre 1962.
La sortie de la zone franc était prévue pour 1963. Sylvanus Olympio fut assassiné un mois après la promulgation, juste avant que l’indépendance monétaire du Togo ne soit acquise. C’était le début de la descente du pays dans les abîmes.
La Guinée-Conakry et le Mali en avaient aussi fait la douloureuse expérience. En 1960, bien avant le Togo, le président Sékou Touré qui voulait une réelle indépendance politique et économique pour la Guinée, crée le franc guinéen et quitte la zone en 1960.
« Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage », avait déclaré à l’époque Sekou Touré. Considérant la position du président guinéen comme un affront, le général de Gaulle et ses successeurs avaient injecté de faux billets et coulé l’économie guinéenne.
Quant au Mali, il est sorti de la zone CFA en 1962 et a mené une politique monétaire expansionniste qui a abouti à la dévaluation en 1967 du franc malien, suivie d’un coup d’État une année plus tard.
On rapporte également qu’en 2010, Laurent Gbagbo, privé de sa signature à la BCEAO au profit de son adversaire Alassane Ouattara, avait menacé de créer sa propre monnaie et de sortir du franc CFA. Le mir, c’est la monnaie de résitance ivoirienne qu’il envisageait de frapper. La France lui fera la guerre. Gbagbo sera arrêté et envoyé à la CPI…
Médard Ametepe
Source : Liberté / libertetogo.info
Si la monnaie devrait faire avancer les pays africains, le Ghana qui était plus riche que la Corée du Sud au soir des indépendances serait aujourd’hui un pays developpé. La suite, on a la connait. On ne peut pas passer devant des pays qui ont commencé la révolution industrielle dans les année 1700 pendant que nous autres, on nous vendaient comment des chèvres au marché de Totsi.
Les analphabètes GNASSINGBE, le cancer du Togo!!!
C’est plus facile de pointer du doigt le Franc CFA pour expliquer le manque de développement économique du pays.
La monnaie n’est que du papier, qui n’a de valeur que par la confiance que font les gens en la capacité du pays émetteur de créer de la richesse.
La Zaïre avait sa propre monnaie il me semble…Merci Mobutu