Depuis plusieurs mois, le prix des produits de premières nécessités grimpe. Le summum a été atteint la semaine dernière avec l’augmentation d’environ 30% du prix du maïs de l’aliment de base des togolais, atteignant les 800fcfa le bol, en l’espace de 24h. Si l’Agence Nationale de la Sécurité Alimentaire du Togo (ANSAT) s’est finalement décidée à libérer ses stocks, le prix reste élevé. En effet, en cette période où la majorité des togolais tirent le diable par la queue, l’appétit insatiable du profit à tout prix de certains commerçants déconcerte. Et cela ne semble pas gêner le gouvernement qui assiste silencieux à la surenchère.
Depuis le 22 mai dernier, le maïs était devenu pratiquement intouchable pour de nombreuses familles. Et pour cause, le prix du maïs est passé de 600 FCFA 750 voire 800 chez certains revendeurs. Face au tollé, l’’Agence nationale de la sécurité alimentaire (ANSAT) a réagi. Dans un communiqué publié le lundi 31 mai, l’institution annonce l’ouverture de la campagne de vente des produits céréaliers sur l’ensemble du territoire national. Malheureusement, la surenchère ne concerne pas seulement les produits céréaliers.
Flambée du prix des produits de première nécessité…
Au-delà du maïs, on observe une augmentation du prix d’autres produits de première nécessité sur le marché de Lomé. En effet, des produits de grande consommation tels que la viande, le poisson, le haricot, le riz, l’huile ou encore le sucre ont vu leurs prix augmenter. A titre d’exemple, le prix du bidon d’huile de 25l est passé de 19 000 FCFA à 22 000 FCFA, en l’espace de trois jours au Grand marché de Lomé.
Une augmentation que les commerçants mettent sur le dos de la difficulté à faire rentrer les produits sur le territoire du fait de la fermeture des frontières. « Certains produits arrivaient du Nigeria. La frontière est désormais difficile à passer. Les produits arrivent rarement. Même avec le Ghana à côté, la situation est difficile avec la pandémie », a expliqué Komlan, commerçant au Grand marché de Lomé.
Mais selon certaines sources, cette situation est organisée et entretenue par certains commerçants avec pour objectif de faire encore plus de profits. «C’est vrai qu’il est aujourd’hui un peu compliqué de faire venir les marchandises, mais cela ne justifie pas ce qui s’observe actuellement sur le marché togolais. Certains grands commerçants véreux basés au Grand marché de Lomé sont à l’origine de cette situation », accuse un détaillant, fin connaisseur des codes du marché.
Malheureusement, cette situation complique le quotidien de nombreuses familles. Particulièrement en cette période où la crise sanitaire exacerbe la vulnérabilité des ménages démunis. Mais, curieusement, le gouvernement est muet comme une carpe sur le sujet.
Le silence bruissant du gouvernement…
Au tout début de la pandémie, une situation similaire créée de toute pièce et alimentée par des opérateurs économiques véreux avait été dénoncée. La réaction ferme du gouvernement avait permis une amélioration de la situation. Mais cette fois, c’est en spectateur que l’exécutif assiste à la montée des prix des produits de première nécessité.
A ce jour, aucune mise en garde du Ministère du commerce n’est faite à l’endroit de ces commerçants sans scrupule qui ont décidé de sucer les Togolais jusqu’aux os. De quoi se demander, si la vie des concitoyens préoccupe vraiment les autorités ?
Source: FRATERNITE