Au Togo, le lynchage est devenu une pratique courante. Un présumé voleur attrapé est vite passé à tabac sans aucune forme de procès. Certains malheureux ont même été brûlés vifs.
Le phénomène est si récurrent que certains acteurs de défense des droits de l’homme sortent de leur silence pour en parler. André Kangni Afanou, coordinateur Afrique du Centre pour les droits civils et politiques (Centre for Civil and Political Rights – CCPR) condamne fermement cette pratique, et croit connaître les causes.
A l’entendre, si les citoyens togolais cherchent à se faire justice eux-mêmes, c’est pour la simple raison qu’ils ne font plus confiance au système judiciaire de leur pays.
« Lorsque les citoyens sont exaspérés, et qu’ils se disent que devant un délit ou un crime, le système judiciaire ne procède pas à des enquêtes sérieuses, n’identifie pas les coupables pour leur faire subir la rigueur de la loi ; lorsque les citoyens estiment que même s’il est enclenché, ce processus peut être corrompu, ils vont être amenés justement à se rendre justice eux-mêmes », a-t-il confié à Sputnik News.
Par ailleurs, Kangni Afanou recommande que les autorités ainsi que la société civile et les acteurs judiciaires œuvrent davantage pour que « le système judiciaire togolais soit plus indépendant et que le phénomène de la corruption (…) soit combattu efficacement ».