Connu pour sa ferme position contre les vaccins anti-Covid-19, il s’était d’ailleurs surnommé « Mr. Antivax », Monsieur antivaccin contre la COVID-19, l’américain Marc Bernier a succombé samedi à la fameuse maladie infectieuse, coronavirus.
L’animateur de radio américain Marc Bernier vient ainsi allonger la liste des figures fortes des mouvements d’opposition aux règles sanitaires et à la vaccination qui, depuis quelques jours aux États-Unis, tombent les unes après les autres, et ce, dans un pays où le nombre d’hospitalisations et de décès augmente désormais sous l’effet combiné d’une sous-vaccination dans plusieurs États et du variant Delta.
En effet, la station de radio axée sur la discussion News Daytona Beach WNDB a confirmé le décès de son animateur vedette qui, depuis 30 ans, déversait ses opinions conservatrices tranchées dans la région.
Selon les informations relayées, l’homme de 65 ans a été infecté il y a trois semaines, mais sa mort survient également huit mois après qu’il eut formellement déclaré en ondes qu’il n’allait jamais se faire vacciner.
Ce Monsieur qui avait comparé en juillet les appels à la vaccination du gouvernement fédéral à de la propagande nazie, devient le troisième animateur de radio ouvertement opposé aux mesures sanitaires à périr de la maladie, en quelques semaines à peine.
Le 4 août dernier, son collègue Dick Farrel des radios conservatrices WIOD de Miami et WPBR de Palm Beach, a été emporté par la COVID-19, au même âge.
Fervent supporter de l’ex-président Donald Trump, Farrel a dénoncé sur Facebook en juillet dernier des campagnes de vaccination promue par « des gens qui vous ont menti depuis toujours sur le port du masque, sur l’origine du virus et sur les taux de décès ».
Il est mort de « graves complications », a indiqué sa conjointe, Kittie Farley, au Washington Post quelques jours à peine après celle de Phil Valentine, une autre voix forte des mouvements d’opposition au discours de la santé publique. L’homme de 62 ans s’est éteint après avoir contracté la maladie.
Valentine était un animateur de radio penchant à droite et parlant à l’ensemble du pays, depuis Nashville au Tennessee, un état lourdement conservateur.
« Je ne suis pas anti-vaccination, j’utilise seulement le bon sens, avait-il écrit en décembre dernier sur son blogue. Les gens qui croient instinctivement que le gouvernement a la solution à tous les problèmes parlent déjà de vaccination obligatoire. Cela devrait être un choix personnel ».
Paradoxalement, à la veille de leur mort, Farrel et Valentine ont changé leur fusil d’épaule et reconnu les vertus de la vaccination, dont ils auraient aimé pouvoir profiter pour survivre à la maladie.
« Phil aimerait que ses auditeurs sachent qu’il n’a jamais été un “anti-vaccin” et qu’il regrette de ne pas avoir été plus “pro vaccination”, une position qu’il a hâte de pouvoir défendre plus vigoureusement dès son retour à l’antenne », a écrit son frère Mark Valentine sur Facebook quelques jours avant sa mort.
Deux semaines avant de mourir, Dick Farrel a assuré à son amie Amy Leigh Hair que ce « virus n’était pas une plaisanterie » et qu’il aurait finalement dû se faire vacciner, a-t-elle relaté dans les pages du Washington Post. Il l’a également incitée à recevoir sa première dose.
Changements de positions
Pour le spécialiste en psychologie sociale Seth Kalichman, le problème de l’anti-vaccination aux États-Unis « est complexe », mais ces décès de personnalités publiques qui se sont opposées aux mesures sanitaires pourraient en partie inciter certaines personnes à remettre en question leurs convictions.
« Nous constatons une légère augmentation dans l’adoption de ces mesures dans les États où le taux de vaccination est encore faible, dit-il en entrevue au Devoir. Quand les gens voient des amis non vaccinés ainsi que des célébrités tomber malades, cela tend à faire diminuer leur résistance au vaccin ».
Le professeur à University of Connecticut d’ajouter : « Par contre, les vrais antivax, ceux qui se nourrissent de croyances complotistes et ne font confiance à aucune information en dehors de leur bulle, rien n’est susceptible de les faire changer d’avis. »
Pas même le décès dans les derniers jours d’un de leur porte-voix, Caleb Wallace, 30 ans, emporté lui aussi par la COVID-19. Il était le chef du mouvement antimasque San Angelo Freedom Defenders au Texas, un État où il a organisé plusieurs rassemblements pour dénoncer ce qu’il a qualifié de « dictature sanitaire » dans son pays.
Il est mort après un mois d’hospitalisation, comme l’a annoncé sa femme, Jessica Wallace, sur le site de sociofinancement GoFundMe dans l’espoir d’y collecter l’argent nécessaire pour payer les factures médicales de son mari.
vaccinons nous si possible, protégeons nous et prions
Il faut les laisser mourir. Des idiots comme ça.