Les populations doivent-elles agiter la menace d’une grève pour réveiller les gouvernants ? Pendant qu’on brandit des trophées dans la lutte contre la pandémie du coronavirus au Togo, les populations se meurent dans un silence complice du gouvernement.
Que fait le ministère du Commerce devant la flambée des prix des produits alimentaires de premier ordre ?
En mai 2020, on avait entendu dire que les prix des produits de première nécessité étaient encadrés. De même que les prix des produits de protection contre la Covid-19. Si les seconds continuent de demeurer dans une fourchette raisonnable, ce sont les premiers qui risquent de conduite à une indignation généralisée.
Si en mai 2020, le Directeur du commerce intérieur et de la concurrence avait effectué une sortie pour annoncer les plafonds des prix de certains produits comme le riz, le sucre et l’huile, on se demande où se cache-t-il depuis ce temps. L’huile d’arachide –même si on se demande si c’est vraiment à base d’arachide qu’elle est produite- connait des hausses dangereuses pour la quiétude d’esprit des citoyens.
Qu’il est loin, le temps où le bidon d’huile se vendait à 13.500 FCFA. Les autorités ne perdent pas un seul instant pour monter sur leurs grands chevaux, bomber le torse et se satisfaire de figurer parmi –sinon en tête- des pays qui luttent le mieux contre la Covid. Mais pendant ce temps, comment vivent les populations ?
13.500 ; 15.000 ; 18.000 ; 20.000 ; 22.000 ; 23.000, désormais, le bidon d’huile dite d’arachide est vendu à 25.000 FCFA. Presque le double du prix il y a encore quelques années. Sous le regard indifférent du ministre du Commerce. Pendant ce temps, la grille salariale est restée statique ; le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) n’a pas subi d’augmentation et reste scotché à 35.000 FCFA. Soit moins de 1,5 fois le prix du bidon d’huile. Dans le même temps, la gratification exceptionnelle promise au corps enseignant tarde à voir le jour.
Lorsque le Premier ministre –qui plus est, une femme- était propulsée au perchoir, on avait brandi la promotion de la gent féminine au Togo. Tout comme quand son alter ego à l’Assemblée nationale avait été nommée présidente. Mais très tôt, les populations ont réalisé que seule leur image personnelle leur importait.
Les fêtes de fin d’année approchent. Les populations donneront-elles de la voix pour se faire entendre, ou bien ont-elles déjà la tête ailleurs au point de ne pas voir à quelle vitesse le sachet de la ménagère se réduit comme peau de chagrin ?
Si les peuples restent indifférents et leurs représentants apathiques devant les augmentations des denrées alimentaires, on a vu ailleurs qu’une seule étincelle a suffi pour faire changer le cours des augmentations suicidaires. Le prix du maïs est déjà hors des proportions raisonnables depuis un moment.
Godson K
Liberté Info
NOUS CONFONDONS TOUS… SI NOUS VOULONS PRIVILEGIER L’INITIATIVE PRIVEE, COMMENT POUVONS DEMANDER AU GOUVERNEMENT D’ETRE “INTERVENTIONNISTE” SUR LES PRIX DES DENREES… C’EST L’OFFRE ET LA DEMANDE QUI REGULENT LE MARCHE… LES CONSOMMATEURS ONT LE POUVOIR DE DECISION…
Privilégier l’initiative privée ne signifie pas que le gouvernement ne doit jamais intervenir sur le marché et en l’occurrence pour bloquer, fixer ou plafonner les prix. On ne saurait tout laisser à la bonne volonté des privés ou du marché. On risque de se retrouver dans des situations très graves. Quand il est question de profits, le privé n’a pas de limites. Il est prêt a tout pour que ses marges augmentent y compris à créer intentionnellement des situations de hausse de prix