Togo-Vous avez dit outrage et diffamation ?

Voici en partie, ce que Éric Zemmour, lui aussi journaliste et homme politique en France a osé dire du président d’une des Républiques les plus puissantes et les plus inspirantes pour les pays francophones d’Afrique :

« Macron a vidé de leur substance, notre économie, notre identité, notre culture, notre liberté, notre énergie, nos espoirs, nos existences… Il a tout vidé parce qu’il est à lui tout seul, le grand vide, le gouffre. En 2017, la France a élu le néant et est tombée dedans. Mes amis, il est temps de sortir notre pays et notre peuple de ce puissant fond ».

Pourquoi de tels propos ne sont-ils pas considérés comme un outrage et une diffamation du Président de la République française ? La réponse est toute simple, la France a une culture qui tolère l’expression libre du point de vue, elle peut donc être considérée comme un pays réellement démocratique.

Mais est-ce que cela peut être le cas chez nous au Togo où un citoyen, si illuminé soit-il, va se donner l’audace de parler en ces terme, de notre cher Président Faure Gnassingbé ?

Si déjà, des propos concernant des ministres sont en train de valoir la prison ferme à des journalistes pour outrage et diffamation, l’on imagine volontiers le sort qui peut être réservé à l’indélicat qui se risquerait à un tel langage vis-à-vis de la personne du Président de la République. Mais pourquoi ?

Justement parce que nous avons ici en Afrique une culture qui ne tolère pas ces genres de langages détruisant les mythes et les légendes qui sont souvent construits autour d’un Chef, même petit soit-il.

Je ne sais pas si vous me voyez venir, mais suivez juste mon regard.

Voilà pourquoi, il est triste de voir très souvent, nos dirigeants s’évertuer avec autant énergie, à copier la France, à s’inspirer d’elle dans beaucoup de domaines, alors qu’en réalité, leur culture les empêchent, consubstantiellement, d’être réellement performants par de telles copies.

Copier ici veut dire, tenter de renoncer à sa propre culture pour adopter celle de l’autre, probablement parce qu’inconsciemment, l’on pense que ce qui se fait ailleurs est mieux que ce que l’on a chez soi.

C’est là que se situe tout le drame des peuples d’Afrique, car aucun peuple n’a réellement les moyens de renoncer totalement à sa propre culture, il ne peut alors que devenir hybride, sans repères, sans balises véritables pouvant servir de socles à son évolution. En témoigne justement notre incapacité à respecter scrupuleusement et sans réserve, nos textes conçus pour réguler la vie d’ensemble.

L’on comprend par conséquent, tout le préjudice que cette tentative d’éteindre toutes les activités culturelles dans un pays comme le nôtre, depuis près de deux ans bientôt, cause à ce peuple qui pactise ainsi avec une impasse qui ne dit pas son nom.

J’imagine que des interrogations vont surgir dans votre esprit sur la charge sémantique qu’il faut donner à cette notion de culture, mais je laisse le champ à l’analyse de ce qui est dit plus haut pour lui octroyer une définition convenable, en lien avec l’identité de tout peuple.

Luc Abaki

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