Ce document résume en partie la lutte politique au Togo des origines à nos jours, soulignant les rivalités entre acteurs, relevant les actions des pères de l’indépendance, entre autres.
1941-1950 : le C.U.T. obtient la majorité à l’Assemblée Territoriale
Empêché par l’administration coloniale française de créer un parti politique, Sylvanus Olympio adhère en 1941 au Comité de l’Unité Togolaise. Le C.U.T., association des notables du Nord et du Sud du Togo, fut créé la même année par cette même administration dans le but de contrer l’influence allemande au Togo. Sylvanus Olympio et ses compagnons prennent le contrôle du C.U.T. en 1946. Lors des élections de 1946, le C.U.T. obtient la majorité à l’Assemblée Territoriale et partage le pouvoir avec l’autorité coloniale.
1951-1956 : le pouvoir colonial français instaure une République Autonome
A partir de 1951, S. Olympio plaidera la cause de la réunification et de l’indépendance au Togo à l’ONU. Victime des entraves de l’autorité coloniale française, le C.U.T. perd la majorité lors des élections de 1951. En 1954, l’autorité coloniale condamne arbitrairement S. Olympio à une lourde amende et à une peine d’inéligibilité de 5 ans. Au terme d’une série de réformes en trompe l’œil, le pouvoir colonial français instaure une République Autonome et installe un gouvernement et une assemblée dominés par les partis pro-colonialistes en 1956. Ce nouveau statut est ensuite approuvé par un référendum boycotté par le C.U.T., la Juvento et autres alliés. Consciente des manœuvres antidémocratiques qui ont entaché ce processus, l’ONU refuse de lever sa tutelle. Avec l’accord du C.U.T., l’autorité coloniale propose alors à l’ONU de superviser l’élection d’une nouvelle assemblée qui décidera de l’avenir du pays.
1957-1960 : le C.U.T. et ses alliés remportent les élections à 69,56% des voix
En 1957 la venue d’une délégation de l’ONU donne lieu à une fièvre patriotique sévèrement réprimée, notamment à Lomé, Vogan et Mango. Le 27 avril 1958, le C.U.T. et ses alliés remportent les élections à 69,56% des voix. La nouvelle assemblée opte le 16 mai 1958 pour l’indépendance, dont la date est fixée au 27 avril 1960. Le C.U.T. opère une transition en douceur vers l’indépendance.
1960 – 1962 : Le gouvernement de la première République
Ce gouvernement réussit un spectaculaire redressement de la situation financière de l’Etat. Cependant, la politique d’austérité mise en œuvre, les difficultés inhérentes à l’indépendance, et la surenchère de l’aile radicale de la majorité au pouvoir contribuent à une crispation du climat socio-politique dans la capitale.
A PARTIR DE 1963
1963-1966 : Le Président S. Olympio est assassiné le 13 janvier 1963
Le Président S. Olympio est assassiné le 13 janvier 1963 par un groupe de soldats démobilisés de l’armée de l’ancien pouvoir colonial, hostile de longue date au mouvement patriotique togolais. Non remis de la disparition de son Président et victime de machinations, le C.U.T. dirigé par Me Noé Kutuklui ne parvient pas à restaurer la légitimité républicaine et reste en marge du nouveau gouvernement civil dirigé par Nicolas Grunitzky. Le 21 Novembre 1966, Lomé connaît une insurrection populaire patriotique réprimée par l’armée devenue toute puissante.
1967-1991 : L’opposition patriotique togolaise mène la résistance
Les putschistes du 13 janvier 1963 prennent le pouvoir le 13 janvier 1967 et instaurent une dictature militaire au Togo. Elle interdit les partis politiques et instaure en 1969 un Parti Unique. L’opposition patriotique togolaise, dans laquelle Gilchrist Olympio jouera un rôle de premier plan, mène au Togo et à l’extérieur du pays une résistance multiforme à la dictature militaire du Général Eyadéma.
1991-1993 : un long processus de déstabilisation de la Transition Démocratique
Dès 1991 du Nord au Sud, les togolais se mobilisent massivement pour réclamer la démocratisation du pays. Malgré une répression féroce, ils obtiennent la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine (Juillet-Août 1991) chargée de définir un cadre de transition démocratique.
Gilchrist Olympio retourne triomphalement à Lomé en Juillet 1991 après 28 années d’exil. Il prendra le 1er février 1992 la tête de l’U.F.C. (Union des Forces du Changement), fédération de partis politiques se réclamant de l’héritage du C.U.T.
Le 3 décembre 1991, des militaires fidèles au Général Eyadéma donnent l’assaut à la résidence du Premier Ministre élu par la Conférence Nationale. Il marque ainsi le début d’un long processus de déstabilisation de la Transition Démocratique.
Le 5 mai 1992, durant la campagne nationale de l’U.F.C., Gilchrist Olympio est victime à Soudou d’un attentat perpétré par des militaires proches du Général Eyadéma.
Les 23 et 24 octobre 1992, des militaires proches du Général Eyadéma prennent en otage les membres du H.C.R. (Parlement de Transition). Le 16 novembre 1992, les togolais entament l’une des plus longues grèves générales de l’histoire de l’Afrique pour contraindre, le Général Eyadéma à respecter la Transition Démocratique.
Le 25/01/93 à l’occasion d’une visite de médiation des ministres allemands et français de la coopération, les loméens organisent une manifestation de plus de 300 000 personnes en faveur de la démocratie. Cette mobilisation entraînera une répression militaire aveugle durant toute la semaine du 25 au 31 janvier 1993.
Bilan : plusieurs centaines de victimes et l’exode de 350 000 loméens vers les pays limitrophes.
L’ U.F.C. boycotte et dénonce l’accord de Ouagadougou – plate-forme de cohabitation du pouvoir militaire du Général Eyadéma et de l’opposition dite ” modérée ” – signé le 11 juillet 1993 sous l’impulsion de Paris.
1994-1996 : la ” cohabitation ” entre le CAR, le RPT et l’UTD
Afin de ne pas légitimer un processus électoral faussé, l’U.F.C. boycotte les élections législatives de février 1994. Au terme de ces consultations, l’opposition ” cohabitationniste “, se voit cantonnée à un rôle de figuration – soit au Parlement en ce qui concerne le CAR, et au gouvernement en ce qui concerne l’UTD – alors que le Général Eyadéma retrouve la quasi-plénitude de ses pouvoirs passés. Cinq ans après la fin de la Conférence Nationale Souveraine, la situation du Togo est caractérisée par l’insécurité, une impasse politique totale, la déliquescence de l’économie, et une profonde misère sociale. Pour l’U.F.C., la seule perspective de déblocage réside alors dans la tenue d’une table ronde inter-togolaise.
QUELQUES MOTS SUR L’UFC
L’UFC a été créée le 1er Février 1992, quelques mois après le rétablissement du multipartisme au Togo, en tant que fédération de huit partis politiques (UTR, PFC, MTD, FCDDT, SDT, ATD, PDU, UDS) se réclamant de l’héritage de l’ex – Comité de l’Unité Togolaise (1941-1967), le mouvement patriotique de masse qui, à partir de 1946 conduisit le pays à la victoire lors des élections législatives de 1958 et à l’indépendance en 1960.
L’UFC est une organisation indépendante, non affiliée à aucun groupe politique, économique, confessionnel, ethnique, ou autre, togolais ou étranger. Bien que dans le Nord du pays, les structures de l’UFC souffrent d’une insécurité permanente. L’UFC est une organisation de masse jouissant d’une forte audience sur l’ensemble du territoire national.
Le parti se distingue par un engagement résolu en faveur d’un changement politique et social authentique au Togo. Le parti refuse tout compromis avec le système au pouvoir dominé par l’armée.
LE PRESIDENT DU PARTI
Gilchrist S. Olympio, Docteur en Sciences économiques et en Finance, ancien Directeur au FMI, est actuellement chef d’entreprise. Il est né à Lomé le 26 Décembre 1936, domicilié à Accra et à Londres. Auteur de nombreuses publications en économie et en finance.
Etudes secondaires : St-Joseph (Lomé) et Achimota (Accra) Etudes supérieures : Hamilton COLLEGE, Clinton, New York (bourse Smith-Mundt), London School of Economics and Political Science, et Oxford University (bourse de recherche Oppenheimer).
EVOLUTION INTERNE DE L’UFC
En raison de divergences majeures, l’ATD, le PDU et le UDS ont quitté la fédération vers le milieu de l’année 1993, avant que celle-ci ne se transforme en un parti politique unifié. Ceci n’a eu aucun impact majeur sur l’UFC, puisque la majorité des membres de l’ATD, du PDU et de l’UDS ont alors quitté leur parti pour rejoindre le nouveau parti UFC.
5 Mai 1992 : le Président G. Olympio, est grièvement blessé lors d’une embuscade militaire et est contraint à l’exil depuis lors.
Août 1993 : G. Olympio est exclu de l’élection présidentielle.
Février 1994 : afin de ne pas légitimer le retour de la dictature au Togo ; le parti boycotte les élections législatives. Dès lors, il a pris la tête de l’opposition extra – parlementaire.
PHILOSOPHIE POLITIQUE DE L’UFC
Promouvoir une démocratie politique fondée sur le multipartisme, la liberté du vote et l’alternance, la séparation des pouvoirs, la liberté de la presse et la libre circulation de l’information, la liberté de pensée, le respect des droits universels de l’homme, la responsabilité des dirigeants devant les citoyens, et l’Etat de droit.
Promouvoir une démocratie sociale fondée sur l’égalité des chances, la solidarité, le droit à l’éducation, à la santé et à la sécurité, la tolérance (notamment entre les groupes ethniques) et la non – discrimination (en particulier vis-à-vis de la femme). Défendre la souveraineté nationale et l’unité nationale, tout en promouvant le sentiment patriotique chez les citoyens.
Œuvrer pour un développement durable fondé sur la liberté économique, le développement des ressources humaines et le renforcement des capacités institutionnelles, la régionalisation et la décentralisation des initiatives, l’esprit d’entreprise, le contrôle démographique, la protection de l’environnement, l’autonomisation des femmes, et la coopération sous -régionale et régionale, dans le but ultime d’éradiquer la pauvreté et d’assurer le développement humain.
Promouvoir la coopération avec toutes les organisations nationales et internationales visant les mêmes objectifs.