Jean-Yves révèle-t-il comment la France pille le Mali ?

Alors qu’il pensait qu’il exposait leur nouveau adversaire au Sahel (le groupe russe nommé Wagner), le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a plutôt, involontairement, accru le doute sur la pureté des intentions de sa nation envers le Mali et les autres pays du Sahel.

Le ministre français, Jean-Yves Le Drian accuse les Russes qui opèrent officiellement au Mali il y a quelques semaines, de piller ce pays. Qu’est-ce qui prouve que les troupes françaises présentes au Sahel depuis plus de huit (8) ans ne pillent pas aussi ces pays africains victimes du terrorisme ?

En effet, le chef de la diplomatie française a récemment déclaré à des journalistes français, que le groupe russe, Wagner pille le Mali, tandis que les tensions montent entre Paris et Bamako ces dernières semaines.

Wagner, “ce sont des anciens militaires russes, armés par la Russie et accompagnés par une logistique russe. En Centrafrique, ils sont allés faire de la prédation en échangeant la sécurité des autorités contre le droit d’exploiter impunément des ressources minières”, a affirmé Jean-Yves Le Drian dans une interview publiée par le Journal du Dimanche (JDD).

“Au Mali, c’est pareil. Ils se servent déjà en ce moment des ressources du pays en échange de la protection de la junte. Ils spolient le Mali”, a critiqué Le Drian, avant de poursuivre : “Wagner utilise la faiblesse de certains Etats pour s’implanter elle-même, pas pour remplacer les Européens, et au-delà pour renforcer l’influence de la Russie en Afrique”. Selon lui, l’objectif de l’entreprise russe est “clairement d’assurer la pérennité du pouvoir” de la junte.

Depuis 2013, Paris a déployé environ 5 100 soldats dans la région du Sahel, qui comprend le Mali, aidant à soutenir les gouvernements locaux et leurs forces dans la lutte contre une insurrection islamiste croissante qui a fait des milliers de morts.

Même si la France ne bénéficiait en rien de ces luttes contre le terrorisme dans ces pays victimes d’attentats multiples, les déclarations ci-dessus du ministre français Jean-Yves ont montré à quel point il leur est facile de piller les pays qu’ils prétendent aider.

La liberté de la France de piller


L’armée française a malheureusement plus de liberté pour piller le Mali que les Russes, non seulement pour le fait que la France est là depuis longtemps, mais aussi parce qu’elle contrôle certains territoires auxquels l’armée locale ne peut pas avoir accès.

Il y a quelques semaines, le gouvernement malien de transition a annoncé sa volonté de réviser les accords de défense conclus avec la France. La junte a dénoncé la violation de son espace aérien par un avion militaire de transport français A400M « Atlas » ayant assuré une liaison entre Abidjan (Côte d’Ivoire) et Gao (Mali), alors qu’il venait de fermer ses frontières en réponse aux sanctions prises à son égard par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Sauf que, comme l’a rappelé le général Laurent Michon, l’actuel commandant de la force française Barkhane, les accords militaires conclus entre Bamako et Paris, en particulier celui du 7 mars 2013 sous forme « d’échange de lettres » entre les deux gouvernements, garantissent une « pleine liberté de circulation sur le territoire et dans l’espace aérien malien des véhicules et des aéronefs, militaires et civils, du personnel du détachement français ainsi que des détachements non français de la force Takuba ».

Lors de son entretien à l’ORTM, le Premier Ministre Choguel Kokalla Maïga a surtout évoqué la lettre envoyée par Dioncounda Traoré, alors président du Mali par intérim, à la France et au Conseil de sécurité de l’ONU, au titre de l’article 51 de la charte des Nations unies relatif à la légitime défense. Et d’assurer qu’« aucune copie n’existe ni à la présidence, ni au ministère des Affaires étrangères », l’original étant en France. « Quand on a eu besoin récemment, c’est sur le site du Sénat Français qu’on l’a trouvé. Parce que nous voulions relire les Accords, qu’il estime « déséquilibrés » car ils font « de nous un État qui ne peut même pas survoler son territoire sans l’autorisation de la France ».

Se référant toujours à la lettre, M. Maïga a assuré qu’elle indiquait « clairement » un « appui aérien et en renseignement » qu’elle ne prévoyait « pas des militaires français sur notre terre ». Et d’ajouter : « Ils ont amené 4000 militaires français […]. Ils ont fait venir d’autres Africains, ils ont fait venir la MINUSMA, interdit à l’armée malienne d’accéder à une partie de son territoire, alors qu’ils proclament que c’est pour recouvrer l’intégrité du territoire. Donc, il y a un discours apaisant, lénifiant, en attendant le réveil brutal et la réalité ».

La France résiste à la pression des terroristes et des peuples

Un autre point qui laisse le doute planner sur l’innocence de Paris est sa résistance malgré la pression des opposants au président français Emmanuel Macron, des peuples africains et du nouveau gouvernement militaire.

Depuis le coup d’État au Mali, les manifestations au Burkina Faso comme au Mali ne cessent de dénoncer la présence des forces armées françaises sur leurs territoires. Malgré tout, la France résiste au même moment la pression des djihadistes et des peuples qu’elle “sauve”.

D’ailleurs, quelques heures après que les autorités maliennes ont donné 72 heures à l’ambassadeur de France pour quitter leur pays, des candidats à la prochaine élection présidentielle en France ont de nouveau mis en cause la présence de l’armée française au Mali.

Alors, comme ces soldats français sont morts pour un pays qui humilie la France, que fait-elle encore dans ce pays si elle n’y gagne rien ?




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