Obligation du port de masque pour les passagers à moto, C’est bon, mais peut mieux faire !

Depuis lundi dernier, les passagers à moto doivent porter des casques. Une mesure prise pour freiner l’augmentation des accidents de circulation dont plus 60% impliquent les deux roues. Mais, elle seule risque de ne pas suffire pour arrêter l’hémorragie.

Au second semestre 2021, le Togo a enregistré 3577 accidents, ayant fait 334 morts, contre 346 le semestre précédent. Il y a eu 4655 blessés. Parmi les morts, 198 proviennent d’accidents de motos. Les engins impliqués font un total de 4547, dont 3099 motos, soit 68,15%. Face à cette situation alarmante, le Ministère de la sécurité a annoncé une mesure. « Désormais, tous les passagers sur les motos à deux roues doivent eux aussi porter un casque de protection», a annoncé le Directeur Général de la Police nationale, Colonel Yaovi OKPAOUL. « Ils doivent avoir un casque sur la tête avant de monter. Faute de quoi, ceux-ci et le conducteur seront interpellés et verbalisés », a-t-il ajouté. Avec le port de casque obligatoire, le Colonel a appelé à une prise de conscience des togolais afin qu’il y ait moins de morts sur les routes du pays.

Quid des autres causes des accidents ?

Selon le ministère de la sécurité et de la protection civile, les causes des accidents sont nombreuses en l’occurrence, excès de vitesse, dépassement défectueux, défaut de maitrise ou encore le téléphone au volant. « Certains citoyens outrepassent toutes les règles. On voit une vitesse à outrance, un manque de vigilance, le téléphone au volant, la conduite en état d’ébriété et ils vont causer des accidents », a laissé entendre Yaovi OKPAOUL.

En effet, sur les routes du pays et particulièrement dans le Grand Lomé où la voie communément appelée «contournement» a fait à elles seules 24 morts de juillet à décembre 2021, l’excès de vitesse et le téléphone au volant notamment sont devenus les pratiques à la mode. En ce qui concerne le téléphone au volant, c’est devenu courant pour certains conducteurs au volant de passer ou de recevoir des appels, d’envoyer des messages ou encore discuter sur les réseaux sociaux. Certains conducteurs même n’hésitent pas à se filmer en direct sur leur volant. Pour ce qui est de l’excès, il semble devenir la norme. Dans le centre-ville de Lomé, les limitations de vitesse sont quasi inexistantes et les conducteurs y roulent en toute méconnaissance du danger auquel, non seulement ils s’exposent, mais aussi les autres usagers.

Pour ce qui est du téléphone au volant, des scènes improbables se passent au nez à la barde des policiers qui ne brochent pas. Ils sont plus prompts à intercepter les violeurs de feux tricolores, un autre problème, pour les racketter. Récemment, le ministère togolais des Transports routiers, ferroviaires et aériens a fait savoir que les conducteurs qui font usage de leur téléphone portable au volant courent environ quatre fois plus de risques d’être impliqués dans un accident. Curieusement, pratiquement rien n’est fait pour lutter contre cette pratique en vogue au Togo.

L’autre problème évoqué comme l’une des causes des accidents est la conduite en état d’ébriété.  En effet, au Togo, il n’est pas rare de voir sur les routes des conducteurs totalement ivres au volant. C’est le cas notamment de nombreux conducteurs de taxi moto qui, pour soi- disant être plus performants, consomment de l’alcool et des produits  psychoactifs. Ces derniers ne sont pas inquiétés.  Il y a quelques mois, le gouvernement a semblé vouloir lutter contre le phénomène en instaurant le contrôle d’alcoolémie sur les routes mais cela n’a pas duré longtemps. Comme d’ailleurs ce fut le cas du contrôle annoncé des permis de conduire deux roues.

Au regard de ce qui précède, il y a donc nécessité pour les autorités en charge de la sécurité de traiter les causes des accidents dans leur globalité pour freiner la spirale des accidents violents avec des pertes en vie humaine au Togo.

FRATERNITE

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