A la suite du sommet UE-Afrique tenu la semaine dernière à Bruxelles, la principale information qui est servie aux peuples africains par les médias internationaux reste qu’une enveloppe de 150 milliards d’euros sera désormais déversée sur le continent dans des projets de développement.
Ainsi donc nos dirigeants, présents à cette messe, sont contents, heureux d’avoir arraché à l’Europe le sésame qui va déterminer la relance de l’économie des pays africains et l’amorce de leur développement.
Mais à vrai dire, le problème de l’Afrique est-il vraiment le manque d’argent ?
Les esprits avisés répondront forcément par la négative, tant le potentiel africain est si grand, vaste et diversifié qu’il est difficile de tenir cette thèse qui soutiendrait que c’est l’argent qui manque à ce continent pour qu’il se développe.
Effectivement, l’argent ne suffit pas pour développer un pays, loin s’en faut. C’est d’ailleurs pour cette raison que la plupart de ceux qui gagnent subitement des millions à la loterie deviennent systématiquement plus pauvres des années plus tard.
En réalité, les néoclassiques nous enseignent que pour qu’un pays se développe, il doit travailler sur au moins quatre axes : le capital humain, le capital intellectuel, le capital entrepreneurial et le capital social, en tout, il faut juste travailler en mettant l’homme et le paramétrage de son mental au coeur de l’action gouvernementale.
Cela nécessite des programmes scolaires ambitieux qui permettent de semer les graines d’une conscience collective sur des valeurs déterminantes dans le vivre ensemble, une disponibilité des dirigeants à libérer la parole et à donner une place de choix à la production intellectuelle permettant d’éclairer la lanterne du peuple et de le tirer continuellement vers le haut, un sens aiguë de responsabilité et d’équité qui pousse les dirigeants à promouvoir, sans mesure, la justice sociale et le respect scrupuleux du bien commun, et enfin, un courage farouche des dirigeants de parier sur de “bons chevaux” au sein de la masse en investissant en eux et en créant l’écosystème ouvrant la voie à l’émergence sans entraves des initiatives privées et entrepreneuriales.
Avez-vous le sentiment, en l’état actuel de la gouvernance de nos pays en Afrique, que ces conditions sont réunies ou en voie d’être réunies ?
Luc Abaki
Beaucoup d’africains sont en train de passer à côté de votre message. Ma conviction, c’est que les dirigeants africains n’ont rien arraché à l’UE. Comment peux-tu arracher à quelqu’un ce qu’il n’a pas ? C’est triste. Est-ce que l’UE a l’argent qu’elle promet ? Elle a trouvé ca où ? Arrêtons d’être naïfs ? Ces medias sont dans la propagande. Les pays Africains ont aussi besoin d’économistes, monétaristes et géopoliticiens africains de hauts vol !!!