Jeudi 24 mars 2022, la cour de justice de l’UEMOA, sans attendre de statuer sur le fond des requêtes formulées le 15 février passé par un collectif d’avocats agissant au nom et pour le compte de l’État du Mali, visant la levée ou la suspension des inimaginables sanctions économiques et financières prises illégalement, le 09 janvier dernier par la conférence des chefs d’État de la CEDEAO, a, comme l’on pouvait s’y attendre, ordonné le sursis à exécution de celles-ci, après avoir acté la recevabilité desdites requêtes.
Les juges de l’UEMAO, par pur bon sens, n’ont donc pas attendu de se plancher sur les points de droit évoqués dans le fond du dossier par le requérant, notamment l’État du Mali, avant de percevoir l’impératif de suspendre ces sanctions dont le préjudice se ressent directement dans la vie de l’innocent citoyen malien, alors que ce dernier n’aspire, comme tout être humain, qu’à jouir des conditions minimales nécessaires pour mener librement sa vie.
Comment les chefs d’État de la CEDEAO, dont la mission première est d’œuvrer, en tout temps et en tout lieu, pour le bien-être de leurs peuples, avaient-ils eu cette idée de s’écarter littéralement de cette vocation, au point d’asphyxier un peuple entier avec des sanctions que les autorités maliennes ont eu, de toute évidence, raison de qualifier “d’inhumaines” ?Mais passons pour noter qu’il s’agit, dans le contexte du Mali, des enjeux qui impliquent beaucoup de paramètres dépassant, reconnaissons-le, l’étroite marge de manœuvre de la CEDEAO elle-même.
Et puisque c’est le cas, les Chefs d’État décideront-ils souverainement, au cours de leur sommet qui se tient ce 25 mars à Accra, de respecter l’ordre édicté par leur propre justice communautaire?En principe, une telle question ne devrait pas avoir sa raison d’être, puisqu’il s’agit pour la CEDEAO de défendre les valeurs démocratiques ou mieux, de les revendiquer dans le contexte malien, il devrait aller de soi que cette ordonnance soit instamment exécutée, ne serait-ce qu’à titre d’exemple.
Mais là où la question trouve sa pertinence, tient de l’attitude de certains chefs d’État de cette même communauté qui, par le passé, ont obstinément refusé, tels de vrais frondeurs, d’exécuter des décisions de justice aussi bien de leurs pays que de l’espace communautaire ou même continentale.
Les exemples de cette nature sont légion, mais je vais juste m’en tenir à ceux qui sont les plus saillants, notamment les ordonnances de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, enjoignant l’État de Côte d’Ivoire de réparer les torts causés à l’opposant Guillaume Soro, largement persécuté en 2020, à quelques mois de l’élection présidentielle dans ce pays.
En lieu et place de leur exécution, le président Ouattara s’était farouchement dressé contre ces décisions, allant même jusqu’à annoncer le retrait de son pays de la coupole de cette cour, quitte à mettre en péril, les principes démocratiques dont il s’érige, dans le cas du Mali, en ardent défenseur.Ces genres de précédents qui rendent amplement compte des incohérences de nos dirigeants, finissent par effriter la confiance et la foi que les peuples sont censés placer en eux.
Alors dans le cas précis du Mali qui se trouve bien galvanisé par la décision de la cour de justice de l’UEMAO, les dirigeants de cette communauté auront-ils l’humilité requise pour s’y plier? La réponse à cette question ne tardera sûrement pas, d’autant plus que le sommet de ce vendredi sert d’opportune occasion pour en donner la suite.Mais quelles que soient les circonstances et quoi qu’il arrive, l’État du Mali gagne un bon point dans ce bras de fer qui l’oppose à ses pairs de la sous-région.
Il appartient donc aux dirigeants de ce pays, de se montrer davantage cohérents et suffisamment attachés à la cause de leur peuple, pour enfin remporter, un jour ou l’autre, la victoire finale qui octroie l’affranchissement et la liberté absolue.
Luc Abaki
S’accaparer le pouvoir par coup d’état ne sera jamais “légal”. Il faut utiliser les “moyens exceptionnels” pour ne pas encourager et/ou faciliter ces coups d’état. Les opposants aigris (retourneurs de veste) doivent comprendre et arrêter de supporter des coups d’état. Mr. Goita n’a qu’à soumettre un chronomètre acceptable pour obtenir une levée des sanctions. La CEDEEAO est dans son rôle lui assigné par les statuts et règlements.
“…la suspension des inimaginables sanctions économiques et financières prises illégalement, le 09 janvier dernier par la conférence des chefs d’État de la CEDEAO…”
La junte est venue legalement au pouvoir? si Mr tu trouves ques sanctions sont illégales. Soyons serieux mes chers . c’est ce que je declarais dans l’un de mes postings , les opposant togolais apprécient ce qui se passe ailleurs alors que la meme chose est decriée par eux dans leur propre pays. Et j’appelle cela 2une paresse intélectuelle”. Oui les togolais opposants ou gouverants, les africains sont paresseux dans la reflection. Ils fonz une masturbatiion intellectuelle et c’est dangeureux dans la politique et dans la vie sociale.
On n’est pas obligé de supporte un pays, une politique, un homme, fait contre lequel on lutte, tout simplement parce que Faure Gnassigbe fait partie de ceux qui sanctionne le mali.
Faure est venu au pouvoir par un coup d’Etat (constitutionnel), Mr le rese de l’histoire tu la connais.
Alors ne soyez pas hypocrites