Le Mali veut suspendre les organes d’information internationaux financés par l’État français RFI et France 24 dans le cadre d’une riposte sans précédente contre les médias étrangers qui, selon le gouvernement de transition font de fausses allégations d’abus de l’armée malienne.
Bamako fait allusion aux propos de la présidente de la commission des droits des Nations unies Michelle Bachelet et du groupe de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) accusant les militaires de violations.
«Pire, certaines allégations, en particulier celles avancées par RFI, n’ont d’autres objectifs que haine en ethnicisant l’insécurité au Mali et dévoilent l’intention criminelle de journalistes dont certains n’ont pas séjourné au Mali, il ya plus d’un an », affirme le communiqué signé par le Chevalier de l’ordre national Colonel Abdoulaye Maiga.
Plus tôt cette semaine, Human Rights Watch a déclaré que des soldats maliens étaient responsables du meurtre d’au moins 71 civils depuis décembre.
La radio RFI a également diffusé une série de témoignages de personnes qui ont déclaré avoir été torturées par des soldats maliens et des mercenaires russes présumés opérant à leurs côtés.
Les médias locaux seront interdits de diffuser des contenus de RFI et de France24 une fois que la suspension entrera en vigueur, ajoutent les dirigeants Maliens, sans préciser quand ce serait.
Les relations entre le Mali et la France se sont détériorées ces derniers mois depuis que la junte est revenue sur ses promesses électorales. La présence de la Russie dans le pays sahélien a également exacerbé les tensions.