La consommation de la drogue est un phénomène de santé publique, une « pandémie » qui touche de nombreuses couches de la société. Mêmes les apprenants ne sont pas épargnés. Jeudi à Lomé, un projet de prévention de consommation des substances psychoactives, initié par l’ONG Recherche Action Prévention Accompagnement des Addictions (RAPAA) dans certains établissements scolaires publics et privés du pays, a fait objet d’un atelier de réflexion et d’échanges.
Ledit projet initié par l’ONG RAPAA et financé par la BOAD afin de prévenir la consommation des produits psychoactifs en milieu scolaire a démarré depuis 2019 et prendra fin en juin 2022 prochain. Huit établissements scolaires public et privé ont été ciblés. L’approche développée pour sa mise en œuvre se caractérise par l’implication des chefs d’établissement, des parents d’élèves, la sensibilisation des élèves, la formation d’élèves pairs éducateurs, la mise en place de clubs scolaires. La démarche préconise également la formation d’enseignants qui joueront le rôle de points focaux. Le projet a touché aux moins 1556 apprenants dont 804 filles et 752 garçons.
L’atelier d’hier jeudi à Lomé a été l’occasion pour les responsables de l’ONG RAPAA d’échanger avec leurs partenaires sur le projet, et de passer en revue la méthode et les résultats atteints tant quantitatifs que qualitatifs dans son exécution. A en croire la président de l’ONG RAPAA, Mme Touré Khadija Catherine, la réalisation du projet a connu beaucoup de contraintes.
« La consommation de substances psychoactives est un phénomène de santé publique qui brise les destins. Nous avons vu que l’une des cibles particulièrement touchée ce sont les élèves, c’est pourquoi l’ONG RAPAA a décidé d’intervenir dans les milieux scolaires. Nous avons trouvé important de mener une étude. C’est pourquoi en 2019 nous avons mené une enquête dans 8 établissements scolaires. Le projet a connu des contraintes majeurs dont la pandémies de Covid-19, les procédures administratives, le calendrier chargé des élèves et des enseignants, l’absence d’indicateurs de suivi. La difficulté à impliquer les parents sont autant des limites rencontrées », a-t-elle expliqué.
Au cours de l’atelier, les participants au nombre desquels les services étatiques, les partenaires techniques et financiers, les organisations de la société civile et les clubs services, ont tiré les enseignements et leçons apprises afin d’améliorer les démarches, d’intensifier et d’étendre les actions. Ils ont préconisé la synergie et la concertation de tous les intervenants afin de maximiser les ressources humaines, matérielles et financières. A l’issue des travaux, les participants sont tous tombés d’accord que seule une mobilisation d’ensemble permettra d’enrayer le phénomène.
« Je dirai que la situation est alarmante aujourd’hui dans tous les milieux, mais particulièrement dans les milieux scolaires. Ce que nous voyons c’est qu’il y a une précocité. Les enfants commencent à consommer les substances psychoactives à un âge très jeune. Il est nécessaire d’intervenir vite, mais d’intervenir bien avec des programmes adaptés qui intéressent les enfants. Seule une mobilisation d’ensemble permettra d’enrayer le phénomène », a souligné Mme Touré Khadija Catherine, au sortir des travaux.
Notons que c’est depuis 2013 que l’ONG RAPAA s’active afin de réduire le nombre d’usagers de drogues au Togo. Elle mène ainsi des actions avec un matériel de prévention varié et adapté. Elle accompagne aussi les personnes souffrant d’addiction et leur famille. L’ONG a aussi conduit des études et recherches, a contribué au renforcement de capacités de ses membres et des acteurs dans le domaine. Elle multiplie les plaidoyers afin de sensibiliser sur la thématique. Les résultats obtenus sont probants.
Il n’y a pas de mal à se d’étendre avec un joint ! Il n’y a pas de quoi fouetter un chat !