Dans le but de contribuer à désengorger la prison civile de Lomé, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), avec le soutien de l’Association pour la prévention de la torture (APT), a organisé ces 7 et 8 avril des audiences correctionnelles spéciales au Tribunal de Lomé.
Il s’est agi pour l’institution de défense des droits de l’homme de contribuer à réduire le nombre de prisonniers en détention provisoire. Ces audiences correctionnelles spéciales ont été organisées dans le cadre du renforcement des capacités du Mécanisme national de prévention de la torture (MNP) du Togo.
Au Togo, le taux de détention provisoire est de 63% par rapport à la population carcérale. Ce qui fait du pays de Faure Gnassingbé l’un des plus sévèrement touchés par ce problème sur le plan mondial. “Le recours excessif à la détention provisoire contribue de manière significative à la surpopulation observée dans la plupart des prisons du pays”, indique un dossier de presse dont nous avons copie, relevant en outre que “cette surpopulation a sans doute un impact important sur les conditions de détention, ainsi que sur l’accès aux soins de santé et aux autres droits fondamentaux”.
“Un tel degré de surpopulation équivaut à un traitement cruel, inhumain et dégradant, voire à une forme de torture. Par conséquent, la détention provisoire et la surpopulation qui en résulte ont un effet disproportionné sur les personnes en situationde vulnérabilité, notamment les femmes et les indigents”, poursuit la note publique.
Ces deux jours d’audiences correctionnelles spéciales ont permis aux avocats commis par la CNDH de défendre au total 42 dossiers allant de vol aux abus de confiance en passant par des détournements de fonds.