Sur cette page, tout comme dans plusieurs de nos écrits dans les journaux privés et dans nos émissions débats, nous l’avons souvent martelé, le regard que nos dirigeants ont toujours porté sur la culture et qui consistait à n’accorder que des aides aux acteurs de ce secteur, n’était pas du tout le bon.
Et bien ce cri semble avoir été enfin entendu. Mercredi, au conseil des ministres, il est envisagé la création d’un fonds national de promotion de la culture (FNPC), qui viendra ainsi déloger celui de l’aide qui avait quelque chose de rabaissant et clochardisait pratiquement les acteurs du monde culturel.
Mais l’on n’est pour autant pas au bout du tunnel. La notion de la culture étant vaste avec des imbrications qui touchent aux racines de toute vie sociale, il s’avère important de définir avec précision, les bornes que va couvrir ce fonds et les conditions de son accès.
Cela dit, la mise en place d’un tel fonds ouvre sûrement la voie à une déconsidération certaine de la culture, de sa valeur et de son intérêt dans notre société.
Faut-il peut-être le rappeler, toutes les grandes mutations marquant la vie de l’humanité ont toujours été menées, en premier, par les hommes de la culture. La Renaissance au XI ème siècle a été rendue possible grâce à l’action déterminante du mouvement artistique et culturel initié depuis l’Italie pour envahir le reste de l’Europe.
L’homme de culture ventile le mode de vie et de pensée de sa société, mais se revêt aussi d’une capacité de prémonition et d’anticipation sur ce vers quoi doit tendre cette société. Aussi, son action devient-elle déterminante dans la mue de sa société et dans l’entretien des valeurs qui l’identifie et la démarquent des autres peuples du monde.
Investir donc en lui, c’est faire preuve de vision en lien avec le devenir même du peuple dont le dirigeant à la charge de conduire le destin.
Luc Abaki