Les condamnations se sont multipliées de par le monde depuis la violente attaque terroriste dont ont été victimes nos forces de défense et de sécurité à Kpikpékandi dans la commune de Kondjoaré dans la préfecture de Kpendjal dans la nuit du mardi 10 au mercredi 11 mai 2022 ayant fait 8 morts et 13 blessés dans nos rangs.
L’Union européenne à travers Joseph Borell son Monsieur diplomatie, les USA et toute la horde de ce qui est appelée communauté internationale ne sont pas du reste. Et ce n’est pas la France, ex puissance tutélaire et impérialiste qui se fera compter l’histoire. Tous condamnent avec la dernière énergie ce qu’ils jugent inacceptable, intolérable, barbare et punissable.
Que cela soit clair pour nos gouvernants, nos États africains. La multiplication des attaques terroristes dans les pays côtiers du Golfe de Guinée et les condamnations de tels actes barbares par les partenaires occidentaux, l’Union européenne et la France principalement ne doivent pas faire oublier certaines réalités.
Cela fait déjà plus de 4 ans que les pays du G5 Sahel ont demandé aux mêmes partenaires une enveloppe de 600 millions de dollars pour disposer de moyens d’écoute, de radars, de drones, d‘armements modernes pour lutter contre les invasions djihadistes dans leurs pays. Ils attendent toujours. L’étouffement dans le Sahel des activités terroristes devrait empêcher la descente vers les pays de la côte du djihadisme. Mais les occidentaux laissent faire et même laissent prospérer le terrorisme à telle enseigne que les Africains de ces zones ont compris que l’impérialisme a le vœu secret d’animer le chaos pour tirer des ficelles.
En revanche l’Ukraine n’a pas eu droit à une telle hésitation de la part des mêmes occidentaux qui lui ont déjà fourgué pas moins de 4 milliards d’aides financières et militaires en seulement un peu plus d’un mois. Cela doit faire réfléchir.
Ce n’est donc plus la peine de se laisser berner et envoûter par les condamnations des impérialistes dont la plupart des Africains sont plus que persuadés qu’ils sont derrière le financement et l’armement des terroristes pour semer la désolation dans nos pays, préparant ainsi les esprits à une reconquête coloniale à travers la multiplication des bases militaires dans tous les pays jadis colonisés principalement par la France. Cela ne doit et ne pourrait plus arriver.
Nos États doivent multiplier les partenariats et se départir des accords coloniaux de défense signés avec la France afin de se doter de dispositifs militaires capables de venir à bout du terrorisme. Outre cet aspect important, il est impératif de revoir les priorités dans les milieux ruraux où le djihadisme multiplie ses bases. Ces priorités passent par l’éducation, l’élimination de la pauvreté par des projets viables notamment l’eau potable, l’électricité, la subvention des projets agricoles et artisanaux, les centres de santé, des coopératives d’entraide qui permettent aux populations de se sentir protéger.
De la réussite de ces initiatives, nos États mettront un terme au terrorisme, les populations se sachant soutenues par les gouvernants aideront nos forces de défense et de sécurité en coopérant étroitement avec eux. Car les terroristes ne vivent pas isolés. Ils sont parmi les populations qui sans doute sous contrainte, de la peur, les aident dans leurs approvisionnements au quotidien.
Ce ne sont donc pas les bases militaires françaises qui viendront à bout du chaos que les mêmes ambitionnent de créer dans nos États.
J’ai encore dit.
Anani Sossou