Togo- Le rêve d’avoir un ancien président

« Un chef d’état qui pense qu’il doit forcément rester au pouvoir, et qu’il est le seul garant de la prospérité et de la stabilité de son pays est un leader qui a échoué » (Barack Obama). Le président Patrice Talon a pris langue avec son prédécesseur Thomas Boni Yayi avec qui il a discuté des questions d’intérêt national. Notamment le coût de la vie, la sécurité, la paix, etc.

« C’est utile ce genre d’échanges », a martelé Patrice Talon qui a eu, quelques jours auparavant, une rencontre au sommet avec l’ancien chef d’Etat Nicéphore Soglo, ainsi que les anciens présidents de l’Assemblée nationale.

Patrice Talon a émis l’idée de créer un cadre de concertation entre le président de la République en fonction et ses prédécesseurs afin de tirer profit de leurs expériences. « Nous allons formaliser ce cadre d’échange et de contact entre les anciens Présidents et le Président en exercice de sorte que moi, pendant que je suis encore là pour quelque temps, je puisse profiter de vous et que mon successeur puisse profiter de vous et moi », a lancé Talon à son hôte de marque.

Il est toujours beau pour un pays de voir ses dirigeants, nouveau et anciens se retrouver ensemble et en toute convivialité pour discuter de l’avenir de la Nation. De telles retrouvailles, signes d’harmonie, de marque de civilités et de respect ne peuvent que susciter de l’espoir chez les populations.

Non loin du Bénin, le Ghana est également habitué à montrer au continent et au monde, les valeurs cardinales de la vie qui fondent la République et le vivre ensemble. En 2017, Nana Akufo-Addo avait reçu au palais Flagstaff House les anciens Présidents pour échanger sur l’avenir du pays. « Je suis dans la position de pouvoir tirer profit de la sagesse et de l’expérience de trois anciens présidents de la République, leurs Excellences Jerry John Rawlings, John Agyekum Kufuor et John Dramani Mahama. Ils représentent la continuité des institutions de notre République et cela devrait certainement enrichir mon mandat », avait déclaré Nana Akufo-Addo à l’époque.

Des images dont nous rêvons également au Togo, mais que nous n’avons jamais eues. Et pour cause, le Togo est pratiquement le seul pays à ne pas avoir d’ancien président de la République. Le Bénin en a deux encore en vie, idem pour le Ghana et le Burkina-Faso, les voisins immédiats. Quand chez nous, un seul président collectionne indéfiniment les mandats présidentiels pour après coup prendre la résolution de mourir au pouvoir, il va de soi qu’à la fin, on n’ait pas d’anciens présidents de la République.

Au Togo, la dynastie Gnassingbé règne sans fin. Le père, Gnassingbé Eyadema avait pris le pouvoir peu après l’indépendance, à l’issue d’un coup d’État, a dirigé le pays de façon très autoritaire jusqu’à sa mort en 2005. Il avait fait 38 ans au pouvoir. Le fils, Faure Gnassingbé, qui lui a succédé dans les conditions apocalyptiques, est à son quatrième mandat. Il ambitionne de battre le record de son géniteur. Dans ces conditions, il est illusoire de rêver d’avoir d’anciens Présidents qui puissent apporter leurs expériences et sagesse dans l’édification d’une nation prospère.

Médard Ametepe

Liberté Togo (Titre original: CEDEAO- Comment fait-on pour avoir un ancien président ?)

One thought on “Togo- Le rêve d’avoir un ancien président

  1. C’est vrai que depuis plus de trois décennies l’opposition togolaise peine à assoir l’alternance politique sur la Terre de nos aïeux, le Togo. Nous sommes dans l’édification d’une Nation démocratique et pour cela, il faille que les uns et les autres sachent clairement que dans la conquête du pouvoir politique c’est sans nul doute la loi fondamentale qui dicte toutes choses. On se souvient qu’il y a quelque temps, le Président Béninois Patrice Talon avait voulu faire un seul mandat et non deux comme le prévoit la constitution Béninoise ; l’a-t-il fait ? Non. Comparaison n’est pas raison, le Bénin avait limité depuis le mandat présidentiel, alors que le Togo ne l’a fait que tout récemment avec l’actuelle Assemblée Nationale. Comme on le voit, il faille que les politiciens togolais reviennent sur les fondamentaux des stratégies dans leur recherche de conquérir le pouvoir. Il faille que l’opposition togolaise sorte des stratégies éculées et médiocres des années 90, tout simplement parce qu’elles ne sont pas efficaces.

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