La démocratie sénégalaise connait ses plus sombres heures en ce moment où le président Macky Sall semble plus que jamais déterminé à garder le pouvoir malgré que son mandat arrive très prochainement à sa fin. Le Chef de l’Etat sénégalais a vite oublié les propos tenus par sa propre personne sur une éventuelle prolongation du mandat de Président de la République.
Pour faire passer le projet de loi prorogeant la fin de son mandat à l’Assemblée Nationale, le président sénégalais a dû faire recours aux forces de sécurité qui ont franchi le seuil du Parlement afin d’évacuer de force les députés de l’opposition.
Le Week-end dernier a été marqué en Côte d’ivoire par l’inauguration du 5ème pont reliant Cocody au quartier du Plateau à Abidjan. Pour l’occasion, le président Alassane Ouattara a mis en exergue sa hantise des mandats présidentiels en faisant une corrélation entre cette œuvre architecturale et le pouvoir politique.
« Tout être humain à qui le pouvoir monte à la tête est toujours ridicule » (Henry de Montherlant) Lorsque, suite à la « catastrophe nationale » de 2005, Faure Gnassingbé, dans un tour de passe-passe constitutionnel avait voulu remplacer son père sur le trône, la manière dont il s’y était pris avait choqué le monde et provoqué une levée de boucliers à travers la planète.
« La limitation des mandats présidentiels est la clé du progrès démocratique et de la sécurité en Afrique » (Joseph Siegle et Candace Cook).Notre pays fait de nouveau parler de lui négativement. Comme c’est devenu l’habitude. Le Togo s’est coalisé avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal pour s’opposer une fois encore à la limitation du mandat présidentiel dans l’espace CEDEAO. C’est d’autant plus étonnant que la limitation de ce mandat est un acquis dans notre pays. C’est ce que tout le monde pensait, du moins, depuis trois ans.
« Dis-moi ce que tu crois être et je te dirai ce que tu n’es pas ». Dans son Journal intime, Henri-Frédéric AMIEL met à nu les consciences puantes qui se couvrent de dentelles comme des manteaux de protection en laissant apparaitre au grand soleil leurs visages lugubres dont personne ne se doute du caractère hideux. Les titres ronflants dont se parent les cascadeurs des civilités républicaines et de l’éthique politique bercent trop peu le monde d’illusion.
« Un chef d'état qui pense qu'il doit forcément rester au pouvoir, et qu'il est le seul garant de la prospérité et de la stabilité de son pays est un leader qui a échoué » (Barack Obama). Le président Patrice Talon a pris langue avec son prédécesseur Thomas Boni Yayi avec qui il a discuté des questions d’intérêt national. Notamment le coût de la vie, la sécurité, la paix, etc.