La capitale rwandaise Kigali accueille cette semaine la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth. Héritage de la colonisation britannique et dirigée par la reine d’Angleterre, la « Communauté des nations » regroupe 54 pays dont 19 pays africains. Elle va s’élargir avec l’entrée vendredi 24 juin de deux États africains, le Gabon et le Togo. Ces deux pays pourtant francophones rejoignent donc l’organisation internationale anglophone, après des années d’efforts.
Si le Togo a été marqué par la colonisation britannique, le Gabon n’a pas de lien historique avec le Commonwealth. Mais les deux pays cherchent à adhérer au club anglophone depuis une décennie – le président gabonais Ali Bongo tente même depuis des années d’imposer l’enseignement de l’anglais dès le primaire.
Le modèle du Rwanda, qui a connu un bel essor économique depuis son adhésion au Commonwealth en 2009, est dans toutes les têtes. Intégrer cette communauté anglophone de 2,5 milliards d’habitants n’implique pas d’avantage commercial en tant que tel, mais permet d’attirer de nouveaux investisseurs.
C’est également pour les autorités de Libreville et de Lomé, depuis longtemps critiquées pour leur pouvoir autoritaire, une reconnaissance politique – le Commonwealth ayant mené plusieurs missions sur le terrain pour observer notamment l’évolution des institutions.
Même si le Gabon et le Togo réaffirment leur appartenance à la Francophonie, leur entrée dans le Commonwealth est une promesse de relations diplomatiques plus diversifiées. Cela alors que les liens du Gabon avec la France ont été distendus par les affaires judiciaires des “biens mal acquis”, et qu’ils se renforcent avec le Royaume-Uni, en quête lui aussi de nouveaux partenaires depuis le Brexit.
Les dirigeants togolais et gabonais ne seront pas présents à Kigali, mais ils seront invités après l’officialisation de l’adhésion de leur pays, à la prochaine réunion du Commonwealth.
rfi.fr/Afrique
Deux loups solitaires sont rentrés dans la bergerie Commonwealth.
Salut les dégâts!