Au Togo, les autorités ont interdit « l’implantation anarchique des lieux de culte » sur tout le territoire. La décision prise vendredi 10 juin par le ministre de l’Administration territoriale a vise à lutter contre les nuisances sonores générées par les lieux de culte et dont une partie de la population se plaint. De nombreux fidèles se plaignent d’une décision sans concertation.
En ce dimanche, jour de rassemblement et de prière dans toutes les églises, les fidèles apprécient diversement cette nouvelle mesure. Le Pasteur Jacques Azéglo, du ministère de Vivre par la parole, trouve qu’il y a la possibilité de mieux faire les choses sans interdiction :
« Si nous savons que nous sommes tous citoyens du même pays, et que nous devons nous encourager et être dans la solidarité, je crois qu’on ne doit pas envisager la fermeture d’une église pour cause de nuisance sonore. »
D’autres, comme le Pasteur Barthelemy Adjamagbo, regrettent plutôt que cette décision ait été prise sans concertation : « Nous sommes là sans préavis, on lance des décisions comme ça que nous lisons sur les réseaux sociaux… Mais nous avons aussi pris acte. »
Mais déjà, avant l’annonce du ministre en charge de l’Administration territoriale, le directeur de culte du même ministère menaçait de saisir les instruments de musique de tous les lieux de culte qui dépasseraient le seuil des 55 décibels, occasionnant aussi leur fermeture.
« On se demande si vraiment les églises font du bruit. Je n’ai pas apprécié cette décision favorablement », explique un fidèle. « La décision concerne uniquement les lieux de culte. À côté de nos maisons, il y a des bars. Si la décision de l’État peut concerner tous ces lieux-là, ça nous fera plaisir », estime un autre.
Certains citoyens estiment que les bars font tout autant de la nuisance et que les églises ne devraient pas être les seules visées.
Source :rfi.fr/Afrique