Après plusieurs jours de combat de chiffres entre le pouvoir et l’opposition, les résultats provisoires des élections législatives du dimanche dernier ont été donnés jeudi par la commission électorale.
La mouvance présidentielle dégringolade de 125 sièges à 82, pendant que l’opposition qui ne comptait que 25 sièges durant la législature précédente, accumule désormais 80 sièges sur les 165 que compte le parlement sénégalais.
Comment en est-on arrivé là ?
D’une part, parce que la principale coalition de l’opposition menée par le jeune Ousmane Sonko, a compris l’intérêt d’évoluer dans une dynamique unitaire face à une machine électorale aussi solide, aussi rodée et aussi riche en termes de ressources humaines que financières que constitue le pouvoir en place au Sénégal.
Ensuite, le discours à servir au peuple a été amplement travaillé avec une rigueur qui a de fait touché le cœur du citoyen sénégalais dont le niveau d’analyse et de compréhension des sujets est déjà suffisamment élevé.
Enfin l’opposition s’est montrée considérablement cohérente, en plus de la crédibilité dont jouissent la plupart de ses ténors.
Il suffit en effet d’écouter les leaders de l’opposition sénégalaise se prononcer sur des sujets d’intérêt commun, pour se rendre à l’évidence de leur fertilité d’esprit, de leur niveau impressionnant de culture intellectuelle et de leur empathie effective pour le peuple sénégalais dans son ensemble.
Devant une telle opposition aussi organisée, le pouvoir du président Macky a beau multiplier des subterfuges, des manœuvres ou même des ligues, il lui sera toujours difficile de percer sa muraille et de la fragiliser ou de la museler.
La preuve en a été que tous les transhumants qui ont fini par s’allier à la mouvance présidentielle, ont été littéralement battus, pendant que cette même opposition remporte l’élection dans les grandes villes et les régions les plus importantes du pays.
Leçons ?
Le débat sur un éventuel troisième mandat de Macky Sall est ainsi clos, dès lors que cette illusion vient ainsi d’être fortement démolie par les résultats des urnes aussi éloquents que suffisamment expressifs.
Deuxième chose, l’union franche et sincère entre acteurs politiques paye toujours, quelle que soit la robustesse de l’adversaire. L’opposition sénégalaise vient ainsi d’en donner la preuve.
Enfin, ne s’invite pas sur l’échiquier politique qui veut, mais bien sûr qui peut. Voilà qui exige de l’acteur politique, un engagement résolu, un apprentissage perpétuel aussi bien des règles de la rhétorique que du leadership, mais surtout aussi, une disponibilité infaillible à servir la cause commune.
Une fois revêtu de tous ces attributs, le leader politique a ainsi les munitions requises pour s’affranchir des simples dénonciations, des plaintes et des complaintes, pour devenir, naturellement, une vraie force de proposition, constituant aux yeux du peuple et des observateurs, une alternative crédible qui mérite foi.
Luc Abaki
Beaucoup de leçons à retenir de votre brève sortie. Surtout pour les oppositions en Afrique, donc pour le Togo. Mais il faut d’abord envoyer un signal de soutien au peuple sénégalais pour les féliciter pour cette poussée électorale qui vient mettre à mal la francafrique. La prochaine étape, c’est de doter le Sénégal d’une monnaie souveraine. Oui oui chaque état francophone doit se doter de sa propre monnaie. Patrice Talon fait des choses appréciables au Bénin, mais il ne dotera pas le Bénin d’une monnaie propre. Le prochain président du Benin doit doter le Bénin de sa propre monnaie.Il ne faut pas attendre la CEDEAO ou l’UEMOA instruments de la servitude volontaire.