Quand on est en crise économique, la plus raisonnable des actions à mener est de réduire ses dépenses non essentielles. Le gouvernement togolais n’est visiblement pas dans cette logique. Sourd aux voix qui appellent à une réduction de ses dépenses de fonctionnement, ce gouvernement se plait à créer en cette période des gouffres financières des sommets internationaux sans réel intérêt.
La récession économique, quand elle est réelle, appelle à des mesures concrètes afin de la juguler. Cela passe par l’abandon de certaines dépenses qui ne sont pas indispensables à l’intérêt national. Il s’agit véritablement de réduire les frais de fonctionnement de l’Etat.
Au Togo, malgré le refrain du gouvernement sur ses incapacités à subventionner les denrées de première nécessité, ou encore à relever le pouvoir d’achat du citoyen en revoyant le SMIG, ce même gouvernement baigne dans une constante aisance sans consentir aucun « effort de guerre ». Au même moment où les prix du gaz connaissaient une hausse vertigineuse, le Chef de l’Etat s’envolait pour une « visite de travail » au Gabon. Les technologies actuelles permettant aisément de faire des séances de travail en visioconférence, ces dépenses pouvaient être évitées.
Mais en plus de rejeter en bloc les appels à réduire son train de vie, le gouvernement s’engage visiblement dans l’organisation de sommets internationaux. La 72ème session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique se tient actuellement à Lomé. Ce n’est pas une rencontre de recherche de financement. Au contraire, le Togo a dû déployer une logistique pour la sécurité et le bien-être des centaines d’invités et participants à cette réunion internationale.
C’est une réalité indéniable quand bien même certaines personnes évoqueraient des subventions de l’OMS pour la tenue de ce sommet. Dès le début du mois prochain, précisément du 07 au 09 septembre, il est annoncé sur Lomé la tenue du 6ème forum de l’Union Africaine sur la Justice transitionnelle en Afrique. Ce sommet international va réunir dans la capitale togolaise plus de 200 participants.
On peut bien comprendre que certains gouvernements africains évitent d’accueillir de tels sommets internationaux pour maitriser leur budget. Mais les dirigeants togolais n’ont que cure de la misère des citoyens qui, en réalité, sont contraints de supporter les factures de ces réunions internationales. On peut également mieux comprendre les raisons qui motivent le gouvernement togolais à maintenir et augmenter les frais de péage en pleine crise sociale car il faut renflouer ses caisses. Il y a quelques semaines, l’Office Togolais des Recettes (OTR) annonçait avoir déjà mobilisé 63% de ses recettes au premier semestre de l’exercice 2022. Ceci est encore une preuve qu’aucun répit n’est accordé aux Togolais quand il s’agit de mobiliser les ressources de l’Etat. Mais quand il s’agit de redistribuer cette ressource, le gouvernement est dans le dilatoire.
Barth K.
Avant de s’alarmer d’un soi-disant gouffre que l’organisation du sommet de la 72ème session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique constitue, il faut s’assurer de la provenance des fonds pour cette organisation. Qui prend en charge la totalité des dépenses? Quoi qu’on dise, accueillir un sommet de cette importance apporte un tant soit peu pour l’économie du pays hôte, en terme d’accueil, entre autres l’hébergement des participants, la consommation et la logistique. Au-delà, ces évènements constituent des vitrines pour l’image du pays aux yeux des investisseurs étrangers. C’est vrai que dans cette perspective de vie chère les efforts doivent être faits pour améliorer le bien-être des populations. Mais il faut reconnaitre que la santé constitue un secteur important de toute société, avoir une rencontre de haut niveau concernant les thèmes de ce secteur est toujours une bonne chose pour un pays.