Nous vivons une époque inquiétante. La crise de la covid-19 et la guerre d’invasion de la Russie en Ukraine ont créé toutes sortes tensions sur les économies frappées par l’inflation dans de nombreux secteurs.
Les économies faibles sont encore plus fragilisées par la flambée des prix des hydrocarbures. Celle-ci électrise la vie chère, alimente les frustrations sociales, entame le moral des masses rétamées de ne plus pouvoir joindre les deux bouts, et provoque des crises politiques.
Après le Sri Lanka, où le président fut poussé à la démission après plusieurs semaines de manifestations populaires pour avoir conduit le pays en faillite, la Sierra-Leone, un pays postguerre civile d’Afrique de l’Ouest, vit la même hantise. Les mécontentements des masses populaires y ont tué deux policiers cette semaine. L’inflation des prix des produits pétroliers dynamise les prix des transports et par conséquent impacte les prix de tous les produits.
Le gouvernement se retrouve incapable de juguler l’inflation, d’autant plus que la faible capacité de stockage des produits hydrocarbures rend le pays totalement dépendant des fluctuations court-termistes du marché. L’opposition juge le gouvernement incompétent, et les masses populaires exigent du gouvernement un soulagement de leurs souffrances. Ce dernier n’a pas les ressources suffisantes pour satisfaire toutes ces sollicitations.
Les cas sri-lankais et sierra-léonais ne sont pas isolés. Réceptacles des pays les plus pauvres au monde et sur-endettés, l’Afrique pourrait éprouver les retombées des coups de canon en Europe de l’Est. Rien à l’horizon ne laisse présager une quelconque amélioration. Comme le note la Banque mondiale, la vie chère pourrait conduire à l’instabilité dans de nombreux pays du monde, notamment en Afrique.
La Sierra-Léone est frontalière de la Guinée, pays marqué par une instabilité politique chronique, où le coup d’Etat du colonel des forces spéciales Mamadou Doumbouya, après avoir suscité des espoirs, mécontente les populations par sa volonté manifeste de se maintenir au pouvoir. Alimentée par une vie sociale de plus en plus dure à cause des faiblesses structurelles inhérentes de l’économie, la situation pourrait y être explosive. Le Libéria voisin de la Sierra-Léone et de la Guinée n’est réellement pas mieux loti ; malgré une relative stabilité depuis la fin de la guerre, le pays est encore en pleine reconstruction et reste fragile.
Au Togo, avec la dernière augmentation du prix des hydrocarbures, les mesurettes du gouvernement, signe même de l’impuissance, n’émoussent point la virulence de la vie chère. Nul besoin d’être devin pour savoir que la situation sociale est à son paroxysme.
La crise sécuritaire qui frappe la région des Savanes en pleine campagne agricole et pousse les populations à l’émigration, ne fait qu’exacerber une situation déjà précaire…qui mériterait une décrispation politique et une publicité des débats. Cependant, c’est le moment que juge le gouvernement opportun pour resserrer un peu plus les vis et accentuer les pressions tous azimuts, musellement des oppositions, répression des libertés politiques.
A force de mettre la pression sur les forces vives, il y aura un moment où la cocotte-minute explosera.
Tony Feda
Source: Echiquier N°088 du 12 août 2022
Aucune once de sérieux dans cet article! L’auteur croit qu’avec quelques mots de sens difficile et des parallèles stupides, il a traité un sujet important typique du Togo. Or, il ne l’a même pas nommé!Gros dos d’un esprit stérile!
Agon P. A t-il lu les deux derniers strophes de l’auteur où nommément il fait cas du Togo? Tout y est ou presque.
Mais il est incontestable que nos compatriotes adorent faire des comparaisons improbables, démonstrations purement théoriques.