Togo-Plus que le terrorisme, la vie chère tue les Togolais

Face au terrorisme et à l’extrémisme violent, le Chef d’Etat togolais et son gouvernement se mobilisent et tentent de créer une cohésion nationale autour de la question. Rencontre tous azimuts, les unes avec les forces de défense directement par Faure Gnassingbé, les autres avec les forces vives de la nation en présence de la cheffe du gouvernement. Cependant, à côté du terrorisme, les Togolais ploient, étouffent et meurent sous le poids de la vie chère dans l’indifférence des gouvernants.

Depuis plusieurs semaines, on observe le Chef d’Etat togolais et son équipe s’agiter autour de la question du terrorisme. L’histoire retient que le terrorisme est l’un des rares évènements qui a fait sortir Faure Gnassingbé de son « silence typique ». On a vu le Chef de l’Etat aller personnellement à la rencontre des populations de la région septentrionale. C’est de bonne guerre au regard de la menace que constitue ce fléau pour la population.

Toutefois, toute cette agitation prend l’allure d’une propagande dont seuls les artisans en connaissent les raisons. Et pour cause, si les armes létales usitées par les terroristes assassinent, de même la famine et la misère, le manque de soins sanitaires et le stress, bref, la pauvreté tue également.

Cela fait des années que les Togolais se plaignent des conditions sociales désastreuses de la Nation. Avant même la pandémie liée à la Covid19, les Togolais n’étaient pas bien lotis. Puis sont arrivées les restrictions (sans aucun ajustement prenant en compte la situation particulière du Togo) sanitaires et son lot de répercussions économiques. C’est sur cette base sociale déjà très fragilisées que Faure Gnassingbé et son gouvernement ont décidé de multiplier les postes de péage et augmenter les frais en incluant désormais les véhicules à deux roues.

Comme s’il fallait plonger totalement « le Togolais » dans un coma profond, le gouvernement procède en un semestre à trois (03) rehaussements du prix des carburants pour finalement multiplier presque par deux (02) celui du gaz butane. De mémoire d’hommes, on n’a jamais vu un gouvernement prendre coup sur coup ces genres de mesures antisociales et y survivre.

Pour tenter de justifier ses « décisions qui assomment » les Togolais, le gouvernement évoque très souvent l’inflation économique internationale. Seulement, le Togo n’est pas le seul Etat à faire face à cette crise. Les Etats voisins, certains encore moins nantis que le Togo, arrive à amortir le choc en relevant le pouvoir d’achat de leur peuple et en supprimant certains privilèges d’Etats.

C’est au regard de tous ces faits qui sont bien réels qu’on peut conclure que les dirigeants togolais se trompent de combat. Si la lutte contre le terrorisme a pour but d’éviter la mort aux Togolais, alors il est indispensable que toute cause de décès du citoyen soit combattue avec la même rigueur. Comment peut-on comprendre qu’on en appelle à la cohésion nationale alors qu’au même moment le gouvernement se plait à multiplier les points de dépense des Togolais sans penser à relever un tant soit peu le pouvoir d’achat ? Par quels moyens les Togolais vont amortir l’augmentation du prix des carburants, du gaz butane, du ciment, des frais de péage, des fournitures scolaires, des produits alimentaires de base ?

En réalité, le terrorisme ne tue pas plus que la vie chère au Togo. C’est seulement les moyens brutaux et inhumains qu’utilisent les terroristes qui choquent ostensiblement. Des centaines de togolais sont désemparés, se suicident en silence. La cherté de la vie, au point où en est le Togo, épargne pour le moment le Chef d’Etat et son gouvernement dont le train de vie est extrêmement mirobolant.

Barth K.

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