Au Togo comme partout ailleurs, les filles de joie n’en manquent pas. À Lomé, plusieurs coins sont réputés pour cela et sont les plus fréquentés par les célibataires endurcis. Surtout en ce moment où il faut être « garçon vrai-vrai » pour supporter tout seul cette fraicheur tétanisante.
Les filles reçoivent de temps en temps la visite des forces de l’ordre. Vous vous demandez sûrement ce qu’ils viennent chercher. Eh bien pour se procurer des services de ces jeunes demoiselles. Parfois, ils opèrent des descentes inopinées. Et c’est ce qui s’est passé dimanche dernier sur le terrain de Jean-Paul II au niveau du collège St Joseph, dans la commune du Golfe 2.
On ne vous apprend rien. C’est l’un des lieux les plus chauds de Lomé pour le plus vieux métier du monde. Dimanche dernier, l’ambiance habituelle a donné place à une course poursuite entre les forces de l’ordre et les filles de joie. Plusieurs filles ont été interpellées et emmenées à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ).
Le seul mot de passe pour être libéré est de s’acquitter de la somme de 10.000 FCFA. A en croire les témoignages, certaines ont pu payer et d’autres n’ont pas pu se mettre à jour. On ne sait pas le sort qui a été réservé à ces dernières.
Il est vrai que la mairie du Golfe 2 veut combattre la prostitution sur son ressort territorial, mais on ne sait véritablement pas la raison qui sous-tend ces interpellations. L’ordre, venait-il de la mairie ? Est-ce un acte isolé de la DCPJ ? Ou sont-elles contraintes à payer les impôts? Autant de questionnements auxquels on ne peut malheureusement pas apporter de réponses.
Cette descente musclée est destinée à quoi ? A les empêcher de squatter les lieux ou juste pour leur extorquer les 10.000 FCFA ? En tout cas, si c’est pour les empêcher de rester sur les lieux, il faut nécessairement consulter les célibataires de Lomé pour avoir leurs avis.
Liberté N°3675 du Jeudi 11 Août 2022