Le Colonel-major Barthélémy Simporé, depuis ministre de la Défense dans le gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré, a été limogé lundi de son poste par le chef de la junte militaire au Burkina qui, par le même acte, s’adjuge ce portefeuille.
Par décret N°2022-0756/PRES-TRANS/PM en date 12 Septembre 2022, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba s’adjuge le portefeuille de ministre de la Défense et des Anciens combattants, démettant ainsi celui qui occupait ce poste depuis fin juin 2021 à l’époque du président renversé Roch Marc Christian Kaboré.
La première analyse est que Barthélémy Simporé fait certainement les frais des dernières attaques qui ont fait des dizaines de victimes civiles. Paradoxalement, il y a moins de deux semaines, le président Sandaogo Damiba évoquait une amélioration de la situation sécuritaire dans le pays.
Il faut indiquer que ce ministère confié au Colonel-major Barthélémy Simporé, paraissait assez « bizarre », vue que celui-ci avait été mis aux arrêts aux premières heures du putsch militaire ayant renversé son gouvernement en janvier 2022. Le Chef du putsch l’avait reconduit à ce poste à partir de mars 2022 dans le gouvernement de transition.
A l’évidence, il fallait un geste politique pour apaiser la colère des populations, notamment celles du sahel, face aux attaques terroristes de plus en plus meurtrières. L’ancien Directeur du Centre National d’Etudes Stratégiques du Burkina apparait comme « l’agneau sacrificiel » idéal, puisque c’est son ministère qui a la lourde mission de sécuriser la nation.
L’évidente question qui taraude les observateurs est celle-ci : est-ce que le Chef de la junte militaire, le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba en s’adjugeant ce poste, pourra mieux faire que son frère d’arme ? Est-ce la solution réelle au problème des attaques meurtrières des groupes djihadistes ? Depuis leur prise de pouvoir, de nombreux analystes voient dans les actions de Sandaogo Damiba beaucoup d’incertitudes, celui-ci naviguant trop souvent à vue.
Barth K.