DIPLOMATIE – Et si les africains arrêtaient de mendier la pitié des « blancs » !

L’histoire montre que les peuples qui ont compris qu’ils ont pleinement leur destin entre leur main, ont su surmonter les aléas géographique et géopolitique auxquels ils ont dû faire face. Ne serait-ce que le cas du Japon, de l’Allemagne ou même encore de certains peuples d’Amérique du nord. Dans ce décor diplomatique, l’Afrique fait toujours tache car quand il s’agit de sujets internationaux, soit elle est silencieuse ou elle tend constamment la main.

L’Afrique ne peut pas rester en marge des grands sujets internationaux. Mais elle peine toujours à s’imposer et à se faire respecter par ses partenaires. Il y a plusieurs sujets sur lesquels les Etats africains doivent afficher des positions claires et rigoureuses. A défaut de se faire entendre et comprendre par leurs partenaires, ils ne devraient pas hésiter à s’appuyer sur leurs potentialités pour forcer ceux-ci à se plier à leur volonté.

La dernière crise sanitaire a révélé la juste place du continent africain au cœur des nations du monde entier. N’eût été le climat défavorable au virus de la Covid19, comme l’ont expliqué les scientifiques, l’hécatombe prophétisé par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) aurait englouti des milliers d’africains. Puisqu’en réalité, cette crise sanitaire a montré que plusieurs Etats africains ne disposent ni des équipements « Hi-Tech » ni du personnel adéquatement formé en la matière. C’est dans un élan de générosité que les « blancs » ont décidé de convoyer quelques lots de vaccins vers le continent noir. Cependant les dirigeants africains ont-ils pris la mesure de ce test grandeur nature ? Est-ce que les gouvernements africains peuvent conjuguer leur force pour créer des structures sanitaires modernes pour faire face à d’éventuelles crises postérieures ?

Un autre enjeu d’actualité qui anime les débats internationaux est celui du climat. Tous les Etats de la planète s’accordent sur un même constat : le climat n’est plus ce qu’il était il y a quelques années. Même les plus climato sceptiques n’osent plus élever fortement leurs voix de peur de se ridiculiser. Les prochaines rencontres internationales sur le climat nommées « Cop (Conference Of Parties) » se tiendront en novembre prochaine en Egypte. Mais d’ores et déjà, les pays africains multiplient les échanges internes afin de parler d’une même voix à ce sommet. Ainsi réuni au Caire en session préparatoire de cette COP 27, environ 24 représentants de Nations africaines, ont exhorté « les pays développés à tenir leurs promesses en matière de financement du climat et du développement, et à respecter leurs engagements de doubler les financements alloués à la transition écologique, en particulier pour l’Afrique ».

Une déclaration qui révèle encore le continent africain dans une posture de « mendicité ». En effet, l’obligation de tenir une promesse est principalement morale. Les pays développés ne sont tenus ni juridiquement ni diplomatiquement d’accorder les financements évoqués, à moins que des éléments sérieux et réels ne les y contraignent. Sur ce dernier point, les dirigeants africains manquent cruellement de stratégies et de volonté. Les nombreux atouts du continent (ressources minières et énergétiques, positionnement géographique stratégiques de certains Etats etc…) sont des éléments que les dirigeants africains devraient faire valoir dans les négociations internationales. A l’exemple des rapports entre la Russie et l’Europe actuellement, l’Afrique doit commencer par montrer à ses partenaires qu’on ne peut « froisser le lion alors qu’on a encore les pieds dans sa tanière ». Dans les relations internationales, quand bien même on parle de diplomatie, les Etats ne survivent qu’en sachant manier le bâton et la carotte.

Barth K.

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