Guerre Russo-Ukrainienne: Quel sort l’humanité réserve à la vie humaine ?

L’invasion initiée le 24 février dernier par la Russie contre l’Ukraine est un véritable tsunami pour l’humanité dans son ensemble qui continue de créer de véritables secousses à toutes les échelles de la vie de cette humanité d’aujourd’hui.

En attendant d’étudier étape par étape les impacts géopolitiques et économiques d’un tel conflit quasi inédit en ce 21ème siècle, nous nous proposons de nous focaliser, dans l’immédiat, sur les questions relatives à la décimation de la vie humaine elle-même, au sort qui est réservé aux prisonniers de guerre qui s’entassent dans les deux camps et aux multiples cas de violations graves des droits de l’homme régulièrement relevés par des organisations internationales de défense des droits humains, dont notamment Amnesty International.

En effet, toute guerre doit en principe être perçue comme la manifestation tangible de l’échec de l’humanité à magnifier l’être humain et à l’exalter en tant que première richesse dans le monde du Vivant. Car il faudrait peut-être le rappeler volontiers, la vocation de l’être humain est d’abord et avant de d’user de ses facultés pour répandre la vie, la protéger et l’entretenir contre toute attaque  naturelle ou provoquée. Malheureusement, l’être humain en est arrivé à faire de son prochain son premier ennemi au point où de grands penseurs et philosophes de l’histoire ont fini par soutenir la thèse selon laquelle l’homme serait un loup pour son prochain. Cette philosophie de vie qui constitue un vrai travestissement de ce qui est légitimement et logiquement attendu de cette dernière créature qui se vante à raison d’être la plus évoluée et la plus intelligente de toutes les créatures du monde du vivant, est en train de conduire littéralement l’humanité vers sa propre perte.

La guerre actuelle qui a court en Ukraine et qui mobilise autant d’énergies, d’armes et de ressources aussi bien humaines que financières, est une preuve manifeste que la vie humaine ne compte plus vraiment pour les géants de ce monde qui semblent visiblement privilégier plutôt leur gloire, leur richesse matérielle, leurs titres ou leurs rangs au sein de l’humanité en lieu et place de l’Homme et de sa vie. Ceci est d’autant plus vrai que depuis plus 07 mois déjà, il ne se passe pas de jour en Ukraine où des dizaines de vies humaines ne sont pas ôtées sous le coup des bombardements massifs. Dans un camp comme dans l’autre, l’on récence d’énormes pertes en vies  humaines, dans les rangs des militaires comme dans ceux de la population civile elle-même semant ainsi la désolation, l’impasse, l’angoisse, la peur… bref des émotions négatives et même nocives dans la vie des individus non pas seulement à ces lieux de théâtre guerrier, mais pratiquement dans tous les recoins du monde où les retombées négatives de cette guerre s’en ressentent au jour le jour. L’on est arrivé à un tel niveau inquiétant de banalisation de la vie humaine qu’il y’a forcément lieu de s’interroger sur le devenir même de l’humanité, surtout que la principale source de fierté de ces puissants reste l’arme qu’ils n’hésitent plus à sophistiquer chaque jour un peu plus, en vue de porter plus efficacement atteinte à la vie humaine.

Tenez, les révélations faites par l’ONG Amnesty International sur les opérations militaires actuelles en Ukraine indiquent des cas de crimes de guerre tout comme d’autres violations du droit humanitaire international  à travers l’usage des armes qui ne visent pas une cible précise, mais celles qui embrasent des structures résidentielles, des zones peuplées, des immeubles d’habitation etc. il suffit donc d’un seul bombardement sur un site cible pour sauter des centaines, voire des milliers de vies humaines.

 En terme de bilan provisoire actuel, en sus des milliers de morts que ces attaques ont fini par occasionner, au moins 14 millions de personnes ont été déracinées par le conflit, alors qu’environ 6 millions d’entre eux ont dû traverser la frontière de leur pays pour se retrouver dans la posture de refugiés dans des pays voisions.

Les forces russes comme celles ukrainiennes se livrent, chacune en ce qui la concerne, à des traitements inhumains et dégradants sur les prisonniers de guerre. C’est précisément le cas dans la ville de Marioupol où les forces russes objectent abusivement de juger des prisonniers de guerre ukrainiens devant un pseudo « tribunal international », en violation flagrante du droit international qui interdit à la puissance qui détient des prisonniers de guerre de les poursuivre en justice pour leur participation aux hostilités ou pour des actes de guerre commis légalement pendant un conflit armé.

Au même moment, une menace de faim aigue plane déjà sur au moins 47 millions de personnes supplémentaires dans le monde, selon le programme alimentaire mondial (PAM). Cette situation est tributaire du bouleversement monstrueux noté dans la production et le transport des produits céréaliers à travers le monde. Même l’ouverture du port d’Odessa pour le transport du blé ukrainien ne résoudra pas absolument le problème de la flambée incontrôlée des prix des denrées vivrières dans le monde ou même leur manque.

 Et à juste titre, le rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation précise à son tour que la famine est imminente dans un plus grand nombre d’endroits à travers le monde. Tout ceci non pas par la faute de la nature qui priverait l’homme de sa générosité légendaire, mais par celle de l’être humain lui-même qui œuvre finalement pour compromettre la vie à son prochain ou à la lui arracher sans aucune espèce de peine majeure.

 Il va donc sans dire que les puissants de ce monde ne se formalisent guère et ne se formaliseront sûrement pas pour donner une préséance quelconque à la vie humaine tant ils sont portés par une quête avide de pouvoir et une propension maladive à étendre leur hégémonie à l’échelle de l’humanité au mépris totale des règles élémentaires qui permettent de préserver la vie humaine et de la protéger dans un écosystème profitable à tous à la fois.

A cette allure, si rien déterminant et d’efficace n’est rigoureusement fait par l’homme lui-même, par l’intellectuel pour réajuster le tir, ramener les décideurs à  la raison et les assigner à la cause commune qui centre l’être humain au cœur de toutes les initiatives, quel sort attend donc l’humanité de demain ? La question reste entière et doit déjà à ce niveau de dégradation continue de nos conditions de vie, titiller l’esprit de chaque citoyen du monde sur le rôle qui est le sien dans le futur qui sera construit pour les générations en route vers la vie.

Luc ABAKI

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