Après la libération à des fins humanitaires des trois (03) femmes au sein des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali, les voyants étaient presque au vert avec un bon espoir de libération des autres comme l’assurait la médiation togolaise. Cependant les deux pays affichent encore publiquement leur désaccord sur le fond de cette affaire.
La junte militaire, après avoir accepté de libérer quelques-uns des soldats ivoiriens arrêtés et sous le coup de poursuites judiciaires, a vite fait de rappeler qu’elle tient à ce que Abidjan se plie à ses conditions précédemment émises pour la libération desdits soldats. Il s’agit entre autres de l’extradition de personnalités politiques maliennes résidant sur le territoire ivoirien.
En réponse à ce rappel, les autorités ivoiriennes réaffirment que la détention de ses soldats est purement et simplement « une prise d’otage », et d’ajouter que cela « ne restera pas sans conséquence ; Notre position est claire : ce marché est inacceptable ». Dans une confidence à l’AFP, cette source ivoirienne rappelle ceci : « Nous privilégions toujours la solution diplomatique. Il faut éviter la politique du pire“, en espérant que la junte malienne « reviendra sur sa position ».
La médiation togolaise dans cette affaire n’est pas du tout ménagée car Abidjan et Bamako ne cesse de souffler le chaud et le froid simultanément. Au même moment, les deux parties déclarent privilégier les discussions diplomatiques. Les réclamations d’extradition de la junte malienne portent sur des personnalités comme Karim Keïta, le fils de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta renversé par les colonels en 2020, et de Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de la Défense et des Affaires étrangères sous M. Keïta. Ces derniers sont suspectés de tentatives de déstabilisation du Mali avec le soutien des actuelles autorités ivoiriennes.
En marge de l’Assemblée Générale des Nations-Unies prévue la semaine prochaine à New York, doit se tenir un sommet extraordinaire de la CEDEAO durant lequel le sujet de ces soldats ivoiriens s’invitera nécessairement au menu.
Barth K.