Face à la prolifération des centres de formations clandestins des agents de santé sur le territoire national, le Conseil de l’ordre national des médecins du Togo monte au créneau et brandit la menace d’un procès en justice.
Dans un communiqué daté du 31 août dernier, le Conseil a fait savoir que « la formation des agents de santé est une prérogative dévolue à l’État au Togo par le biais des Ministères de la Santé et de l’Enseignement Supérieur. Ces formations diplomates se déroulent dans un cadre légal dans les structures agréées par l’État », avant de désavouer « toutes prétendues formations parallèles des agents de santé se déroulant en dehors de ce cadre sont strictement interdites et punies par la loi ». Si le Conseil « demande la cessation immédiate et sans délai de ces formations égales d’agents de santé non réglementées par l’État », au risque de s’exposer « à la rigueur de la loi », il dit entendre « prendre toutes les mesures pour traduire tout contrevenant devant les autorités judiciaires afin de protéger la profession ». Une fois que cela est dit, on se demande comment résoudre cette équation sans que l’État prête le flanc à la critique, lui qui est loin d’avoir rempli sa mission en termes de formation des personnes soignantes ? Cette prolifération des centres parallèles est symptomatique du manque de personnel soignant dans un pays où les dirigeants sont plus portés sur l’organisation des sommets à flonflons, que sur l’ambition d’améliorer le secteur sanitaire. C’est parce que l’État ne régule rien et a abdiqué que les charlatans arrivent à tirer leur épingle du jeu.
Il urge, en plus de doter les localités d’hôpitaux dignes de ce nom, que les autorités fassent connaître aux populations quels centres sont reconnues par l’État, et quels autres doivent être bannis. Sans quoi, la chienlit aura du mal à prendre fin.
S.K.
Source : Lecorrecteur