Comme une caravane qui passe sans se soucier du chien qui aboie, ainsi se succèdent les coups d’Etat militaires en Afrique de l’Ouest en dépit des « réactions épidermiques » de la CEDEAO. Le Burkina-Faso vient une fois de plus de le démontrer par un second coup d’Etat militaire en moins d’une année.
Le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba vient d’être éjecté de la même manière par laquelle il s’était installé dans le fauteuil présidentiel en janvier de cette année. Dès les premières heures de son putsch, beaucoup d’observateurs se sont interrogés sur ses motivations. Il avait alors indiqué que le manque de volonté du Chef d’Etat d’alors, Roch Christian Kaboré à endiguer la vague d’attentats terroristes et la progression des groupes djihadistes sur le territoire du Faso, imposait une réaction des militaires.
La CEDEAO avait à l’époque produit son communiqué cérémonial de condamnation habituelle tout en exigeant le retour à l’ordre constitutionnel. Cependant quand ce « vin est tiré », il est bu jusqu’à la lie. Néanmoins l’attitude de la CEDEAO à l’égard de la junte militaire du Faso est apparue moins rigoureuse que ses injonctions acerbes aux militaires maliens et guinéens auteurs également de coups d’Etats dans leurs pays. Dans le même sillage, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba n’a cessé de faire montre d’une certaine lassitude dans son objectif principal, celui de sécuriser le Burkina-Faso. Cet homme est apparu en manque de repère, titubant sur les démarches réelles à adopter. En somme, le Lieutenant-Colonel est apparu aussi inefficace que son prédécesseur démocratiquement élu au suffrage universel.
Pourtant la CEDEAO se satisfaisait du canevas proposé par la junte du Faso pour un retour à l’ordre constitutionnel. Des trois régimes militaires récents d’Afrique de l’Ouest, celui du Faso était le moins inquiété et enquiquiné par l’institution communautaire. Mais au regard des évènements qui se sont déroulés hier à Ouagadougou avec un nouveau coup d’Etat renversant Paul-Henri Sandaogo Damiba, il faut croire que ni les militaires ni le peuple burkinabé qui d’ailleurs avait manifesté la veille pour la démission du Lieutenant-colonel, ne sont pas en phase avec les Chefs d’Etats de la CEDEAO. Il semble que certaines populations au sein de la CEDEAO sont décidées à prendre leur destin en main sans se soucier du folklore diplomatique orchestré par cette institution.
Barth K.
Les 15 Chefs de Tas de la Cedeao vont encore condamner ce coup d’État.
On s’en fout éperdument des diktats de la Cedeao des présidents. En avant les coup d’État militaires tant qu’il y aura des coups d’État constitutionnels.