Le gouvernement togolais a confirmé, lundi 3 octobre, qu’il avait accueilli le chef de la junte burkinabè pour préserver « la paix ». Damiba a été contraint à la démission hier matin, après le coup de force du capitaine Traoré et de ses hommes.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba se trouve au Togo dans l’esprit de l’engagement du pays « à la paix dans la sous-région », a déclaré ce lundi 3 octobre le ministre togolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Akodah Ayewouadan. « Le Togo, comme la Cedeao, salue le fait que l’esprit de paix l’ait emporté », a-t-il ajouté. L’accueil de «Paul-Henri Damiba » fait partie de cet esprit ».
Après 48 heures de confusion et de tractation, le président de la transition burkinabè a finalement accepté de démissionner hier matin. Lors de la médiation menée par les chefs religieux et traditionnels, les corps de l’armée s’étaient finalement rangés du côté d’Ibrahim Traoré et de ses hommes, qui ont pris la tête du putsch.
Médiation
Depuis que les premiers coups de feu ont retenti le 30 septembre au matin, le lieutenant-colonel Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État en janvier dernier, était demeuré invisible. Il ne s’était pas rendu sur les lieux où se déroulaient les négociations.
Samedi 1er octobre, à la RTB, Ibrahim Traoré avait affirmé que Damiba s’était réfugié à une trentaine de kilomètres de la capitale, « au sein de la base française de Kamboinsin ». Et d’ajouter : « Il est en mesure de planifier une contre-offensive afin de semer le trouble au sein de nos forces de défense et de sécurité. » Des allégations vivement démenties par la France. En effet, selon nos informations, Damiba se trouvait alors toujours à Ouagadougou, mais ces déclarations avaient suscité des manifestations demandant le départ du président de la transition.
La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a salué les différentes parties burkinabè pour « avoir accepté un règlement pacifique de leurs différends », et annoncé l’envoi d’une délégation à Ouagadougou dès ce lundi 3 octobre.
AFP