La démocratie des imposteurs

La démocratie des imposteurs

Quand les économistes européens refusent de devenir Ministre de l’économie dans leurs pays à cause de la catastrophe annoncée.

Giorgia Meloni du parti politique italien Fratelli d’Italia a gagné les élections législatives italiennes du 25 septembre 2022. Et c’est depuis ce jour qu’elle tente de faire la liste de ses ministres qui vont composer son gouvernement. Alors que les politiciens bagarrent pour devenir ministres, apparemment, aucun économiste contacté ne souhaite devenir ministre.

Selon la télévision privée italienne La 7, de ce soir mardi 11 octobre 2022, voici la liste des économistes italiens sollicités par Giorgia Meloni pour devenir ministre d’économie et qui ont tous répondu Non.

S’ils refusent tous de sévir ministre d’économie, c’est parce que dans tous les pays du monde, c’est le ministère le plus important parce que c’est le seul ministère dont le rôle est de trouver les ressources pour alimenter la politique du gouvernement et donner l’ordre de priorité dans les dépenses pour réaliser les promesses électorales.

Tous les autres ministères se contentent de dépenser. C’est donc à l’économie de dire avec quel miracle dépenser 10 pour résoudre les problèmes de 100. Qu’est-ce qui est plus important pour la Nation ? En démocratie, malheureusement ce n’est pas toujours le plus utile où le plus urgent qui passera en priorité comme l’aurait décidé un économiste laissé libre d’agir.

Mais il faut dépenser le peu de ressources pour contenter l’émotion des électeurs et avoir la chance d’être réélu aux prochaines élections. Et c’est cette deuxième partie de la charge ministérielle que les économistes fuient en Italie.

En campagne électorale, Giorgia Meloni a promis qu’elle aurait résolu le problème des quittances d’électricité et de gaz dont les montants ont été multipliés par 6 avec les contre-sanctions de la Russie contre l’Union Européenne.

Et avec une dette publique de 150% du PIB italien, il n’existe aucune marge de manœuvre pour aucun économiste sérieux, pour satisfaire à de telles promesses électorales complètement mensongères même si victorieuses dans les urnes.

Le pire dans tout ça est qu’on a fait jurer à Meloni qu’elle n’ira jamais négocier avec Poutine sans l’accord de tous les autres faucons européens, comme l’a fait Viktor Orban en Hongrie.

Pour information, pendant 20 ans, Poutine a offert le gaz russe gratuitement à l’Allemagne à seulement 5€ le MwH et à l’Italie, à 15€. Ceci a permis a l’Allemagne, alliée de la Russie à devenir la première puissance économique et industrielle d’Europe, diffusant ses Magasins discount comme Aldi, Lidl, etc. dont les prix battaient toutes les concurrents dans toute l’Europe.

Parallèlement, l’Allemagne a été pendant les mêmes 20 ans, le seul pays européen qui a eu accès au vaste marché chinois, ce qui a fait que l’Allemagne est devenue le seul pays en Europe qui a un excédent commercial avec la Chine.

Avec la guerre en Ukraine, les européens aveuglés par leur russophone, ont cru par erreur que c’est la Russie qui profitait de la vente de son gaz à l’Europe pour financer sa guerre.

La Russie a fermé North Stream 1, qui sera ensuite bombardé par les américains pour mieux vendre le gaz américain qui coûte le prix du marché, 170€ le MwH. On renonce au gaz russe à 5€ pour acheter à 170€ aux gentils américains.

Et la Russie s’est naturellement retournée vers son plus proche voisin, la Chine et l’Inde à qui elle revend son gaz entre 20 et 30 € le MwH, c’est-à-dire de toutes les façons, même si c’est bradé par rapport au prix du marché, c’est toujours beaucoup plus qu’à l’ancien prix à l’Europe avant.

Même si l’Italie payait son gaz 3 fois plus cher que l’Allemagne à 15€ le MwH, elle ne se plaignait pas parce qu’elle était consciente que c’était toujours, un prix presque gratuit.

Maintenant qu’ils sont obligés de payer le vrai prix du marché, celui auquel leur vend leur ami juré, les Etats-Unis à 170 €, et qu’aucun politicien n’a le courage d’annoncer à la population, que l’Italie n’a pas les moyens de payer les quittances de gaz des entreprises italiennes énergivores comme les usines de papier, d’aluminium, d’aciérie, de céramique et de verrerie pendant 3 mois d’hiver et même au delà, en espérant que Poutine change d’idée un jour pour leur donner encore le gaz gratuit comme avant, voilà expliqué pourquoi personne des économistes italiens sollicité par la coalition de droite qui a gagné les élections, aujourd’hui ne se bouscule pour devenir le ministre d’économie du gouvernement Meloni en Italie.

En France, la situation n’est pas meilleure. Aujourd’hui 11/10/2022, la télévision française d’information continue BFMTV a recensé des stations services où le prix du carburant était de 3€ le litre.

Après avoir fait le tour en moyenne de 10 stations sans essence, les français font 4 heures de queue pour acheter 5 litres d’essence, le maximum autorisé.

Là aussi, c’est un problème découlant d’un bras de fer raté entre économistes et politiciens.

Avec la flambée des prix de pétrole, les pétroliers du monde entier, ont eu des super-profits en 7 mois de guerre en Ukraine. Partout en Europe, ce super profit a été surtaxé, sauf en France.

Et voilà que les employés des usines de raffinage de pétrole, exigent leur part du magot. Et les pétroliers ne veulent pas.

Et comme le président Macron a pris fait et cause pour les pétroliers, il choisit de réquisitionner les grévistes pour les obliger à reprendre le travail dans les raffineries. Affaire à suivre !

Une décision rationnelle d’un vrai économiste aurait consisté à taxer les superprofits même si symboliquement pour ne pas donner d’alibi aux employés grévistes.

Le même jour Maçon a envoyé en Algérie sa Première Ministre avec 15 ministres à sa suite, pour espérer embrouiller le président algérien et avoir son gaz gratuitement et le convaincre de haïr la Russie, son principal partenaire militaire et stratégique dans le gaz, sans lequel la France aurait déjà fait un coup d’état en Algérie.

Depuis le 24 février 2022, c’est un défilé continue des présidents et ministres européens en Algérie.

C’est la preuve qu’ils prennent les africains pour des adolescents qui ne pigent rien à la géostratégie.

Est-ce que de Draghi à Di Maio en passant par Macron et Borne, est-ce que tous ceux qui défilent à Alger croient sincèrement que les pays africains ont oublié le drame de la Libye causé par ces mêmes qui jouent aux gentils aujourd’hui ?

La Libye est ce pays africain où tous défilaient de la même façon avant 2011, Tony Blair n’est-il pas allé trouver Kadhafi dans sa tente au désert du Sahara ? Et Romano Prodi dans le désert libyen ? Et ce sont les mêmes qui ont ensuite découvert un matin en se levant que Kadhafi était “un diable à tuer qui tirait sur son propre peuple”.

Le pire dans tout ça est que la Libye livrait le pétrole et le gaz a l’Italie par gazoduc et à 10 € le MwH. A condition que l’Italie paye ses crimes coloniaux contre la Lybie évaluée à 5 milliards d’Euros et la construction d’une autoroute sur tout le contour méditerranéen de la Libye. Ce que l’Italie a accepté de payer.

Et c’est de l’Italie et la France que sont partis les avions de l’Otan pour tout détruire jusqu’aux gisements de pétrole et de gaz, sans oublier les infrastructures de transport jusqu’en Europe.

La Russie aura eu le mérite de mettre les dirigeants européens devant toutes leurs contradictions et mensonges.

Et surtout de montrer aux yeux du monde, la grande imposture des pays dits démocratiques : pauvres qui se disent riches, et vivent au dessus de leurs moyens (la dette publique américaine est de plus de 30.000 milliards de dollars) dictatoriaux qui disent donner des leçons de liberté d’expression, insensés qui se disent intelligents. Le pire est qu’ils le croient aussi.

Malheureusement ils sont obligés de faire de leurs télévisions et radios des caisses de résonnance d’une narration mensongère pour tromper leurs populations en leur répétant jusqu’à la nausée tous les jours que l’Ukraine serait en train de terrasser la Russie pauvre, mal organisée, sans armes à cause des sanctions destructrices de l’Union Européenne.

Ces directs grotesques avec les mêmes invités soit disant experts, très probablement au chômage pour être si disponibles à toutes les heures de la journée, et qui semblent raconter les trames des romans qu’ils seraient en train de lire, et non la réalité du terrain en Ukraine.

Tout ce spectacle désagréable, mais en même temps loufoque et risible si on ne parlait pas de guerre et de morts, permet de continuer à avoir l’adhésion des peuples européens nourris aux supposées grandeurs de la Nation, et du modèle politique supérieur démocratique que le monde entier envierait, avec des cerveaux neutralisés avec le football, les jeux vidéos et les Novellas, à des décisions erronées depuis le début.

A quoi ça rime que des dirigeants allemands qui ont eu le gaz gratuit pendant 20 ans à seulement 5€ le MwH n’ont pas été capables d’intervenir même avec la force de la persuasion, pour contraindre Zelensky à appliquer les accords de Minsk 1 et 2 donnant une large autonomie aux régions du Donbass ? S’ils l’avaient fait, quel prétexte aurait pris Poutine pour envahir l’Ukraine ?

Est-ce que la France risquerait d’interdire aux populations alsaciennes de parler allemand ?

Que dirait l’Allemagne si l’Italie se permettait d’interdire aux populations de Bolzano de parler allemand ?

Et pourquoi tous les dirigeants européens trouvent normal que Kiev ait interdit de parler russe à l’Est de l’Ukraine à travers une guerre qui a duré 8 ans depuis 2014, et fait 14.000 morts dans ces populations civiles qui s’obstinaient à vouloir parler russe ?

Quand Zelensky dit qu’il ne peut plus traiter avec Poutine parce qu’il a tué 4000 civiles ukrainiens depuis février 2022, il n’y a personne pour lui dire qu’il n’est pas le mieux placé à parler des morts civiles avec 14.000 morts dans le Donbass avec son prédécesseur ?

Les 4000 morts ukrainiens de Poutine sont-ils plus importants que les 14.000 tués de Zelensky qui a fait sa campagne électorale présidentielle en promettant de tuer tous ces gens du Donbass pour rétablir la souveraineté de l’Ukraine sur l’ensemble du territoire et de ramener la Crimée à l’Ukraine ?

Jusqu’où les dirigeants européens sont-ils prêtés à aller pour détruire leurs économies pour suivre un faucon à Kiev qui n’a pas de limites dans sa demande en armements ?

Et les économistes italiens qui fuient le poste de ministre d’économie, pourquoi ne pas dire la vérité aux politiciens sur leurs choix stratégiques erronés qui vous font fuir leur compagnie ?

QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

La première leçon du premier jour de la formation des Industriels Africains Rinvindaf de la Pougala Academy s’intitule : “Comment produire vous-même votre électricité à bas coût en Afrique, ou comment maîtriser la production d’énergie avant de débuter toute production industrielle”.

Grâce ce module, qui vous livre les secrets que les autres ne veulent pas nous communiquer, en 2019, avant le début du Covid, nous avions déjà atteint le chiffre de 100 africains qui produisent eux-mêmes leur électricité dans de nombreux pays africains et qui sont passé par notre centre de formation à Bafang ou à Paris.

Beaucoup d’africains ont cru par erreur à la propagande des écologistes européens faisant croire que l’Afrique aurait un pactole en énergie solaire et éolienne. Ce qui est faux naturellement. C’est la même erreur commise par l’Italie qui a voté par référendum après la catastrophe de Tchernobyl pour fermer toutes ses centrales nucléaires et aujourd’hui, ils découvrent comme par enchantement que la facture d’électricité peut passer de 1000 € à 6.000 € en 2 mois.

La vérité est que la vraie industrie nécessite des machines énergivores. Sur notre principal site de production à Bafang, il s’agit des machines de 35 kva en moyenne, qu’on ne peut pas faire tourner avec le solaire, parce que l’investissement serait colossal pour les batteries, pour conserver l’énergie quand il n’y a plus de soleil et travailler plus d’un tour de 8 heures.

Si ceci est valable à Bafang, comment les experts européens ne l’ont toujours pas compris et passent le temps à investir inutilement dans les installations qui ne pourront jamais les rendre leur compétitivité d’avant. Car le plus important n’est pas de produire l’électricité, mais à combien ?

Un pays comme le Cameroun a la quasi totalité des départements administratifs qui portent les noms des cours d’eau. Cela veut dire qu’il y a de l’eau partout. Et au Rinvindaf, nous avons opté pour les mini-centrales hydro-électriques qui nous donnent des résultats satisfaisants même là où le ruissellement est intermittent à cause d’une longue saison sans pluie, avec des barrages de retenue d’eau.

A Bafang, je vous ai enseigné à produire l’électricité en exploitant les Ka ka de vos voisins avec des petits digesteurs à construire vous-mêmes et cela marche plutôt bien. Nous avons de nombreux jeunes qui gagnent de l’argent grâce à cela, juste en copiant les modèles qu’ils ont vu à Bafang.

Sur le plan purement politique, l’erreur des dirigeants africains est celui d’oublier la consommation africaine qui doit exploser dans les prochaines années et de croire que nos matières premières africaines énergétiques doivent être exclusivement vendues aux européens pour y être transformées.

Quand tous ces dirigeants européens défilent en Algérie, en Angola, au Mozambique ou en Egypte, se demandent-ils à quel moment les populations africaines commenceront à consommer eux-mêmes et de façon intensive leur gaz pour les industries de verrerie, de papier, d’aluminium, d’aciérie etc. ?

Quelqu’un pense encore que nous allons nous développer en cultivant le cacao et le café au lieu de transformer notre pétrole en plastique et en engrais chimiques, en utilisant notre avantage compétitif de la maîtrise de la production d’énergie à partir de nos propres matières premières naturelles ?

Notre modèle démocratie africain sera solide et crédible, s’il sera construite sur l’exploitation de nos faiblesses actuelles comme le manque d’eau ou le délestage électrique, en force propulsive des citoyens qui ont compris qu’ils peuvent gagner beaucoup en comblant les manquements de nos états.

Et surtout, ne pas suivre le modèle mensonger de l’Europe où le mensonge est inscrit dans une surenchère politicienne interminable, jusqu’au refus des économistes de devenir ministres de l’économie pour ne pas faire partie d’un film où la fin est déjà écrit d’avance et qui va finir dans la catastrophe.

La balle est dans notre camp, de ceux qui ont accepté de se retrousser les manches pour écrire une fin plus heureuse au film africain que nous sommes en train de tourner depuis nos plantations et nos usines où nous exploitons nos cours d’eau pour produire une électricité moins cher pour nos populations.

Jean-Paul Pougala

Mercredi le 12 octobre 2022

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