La première session ordinaire de l’année 2022 du Conseil municipal de la commune du Bas-Mono 1 s’est terminée en queue de poisson dès l’entame des travaux. En présence du préfet, tentant de jouer l’équilibriste.
Entre Anani Djogbessi et la majorité des conseillers municipaux, les relations sont toujours tendues. Ces derniers reprochent au maire de la commune du Bas-Mono 1 sa gestion opaque, approximative. Ils n’hésitent pas à parler de détournements de fonds publics.
La crise a fait que depuis trois ans, toutes les activités sont paralysées dans la commune. Raison pour laquelle c’est seulement vers la fin ce mois d’octobre que la première session ordinaire de l’année 2022 est convoquée. Ce qui, en réalité, est illégal, selon certains experts. Passons !
Une nouvelle destitution
Si selon la loi, le maire doit rendre compte tous les trois mois à ses administrés, à Bas-Mono 1, ce n’est pas le cas. La situation est telle que la majorité des conseillers municipaux a destitué le maire le 22 avril 2022. Les griefs portés contre lui sont nombreux : relations conflictuelles avec certains des employés de la mairie, népotisme, gabegie, concussion, entre autres.
L’intervention du Préfet
Kokou Sogbo, le préfet d’Afagnan, a tenté à maintes reprises de ramener le calme dans la municipalité. En vain. L’affaire est déposée sur le bureau du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires.
Lorsque Payadowa Boukpessi a reçu les deux parties dans son bureau, il a été demandé aux frondeurs d’accorder une autre opportunité de trois mois à Anani Djogbessi afin que celui-ci corrige ses erreurs, rectifie le tir. Peine perdue. Il en est de même des initiatives des têtes couronnées de la localité qui se sont employées pour sauver ce qui peut l’être.
Ce mercredi 26 octobre 2022, les conseillers frondeurs, peu après le discours de bienvenue d’Anani Djogbessi, ont demandé et obtenu une motion. Son délégué et porte-parole, Jacques Gavon, résume la situation : « Depuis trois ans, nous n’avons rien fait à notre population, même pas une seule table banc. Or ce sont ces pauvres contribuables qui restent sous le chaud soleil et la pluie pour nous apporter les recettes nécessaires à travers les taxes locales dont nul n’a le droit d’en abuser ».
Et d’ajouter : « Au vu de tout ce qui précède, monsieur le Préfet, nous constatons que monsieur DJOGBESSI Anani a en dehors du Conseil municipal, un agenda caché », conclut-il, sentencieux.
Il se crée alors une ambiance morose dans la salle réquisitionnée pour la circonstance. Le préfet tente de ramener le calme afin que les deux parties accordent leurs violons, en vain. Solution ? Le représentant du pouvoir central suspend les travaux de la première session ordinaire (spéciale) de l’année de la commune du Bas-Mono 1.
Une partie des participants à la rencontre, à la sortie, murmurent que la décision finale revient au ministre de tutelle. Certains se laissent aller, disant que selon eux, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires aurait déjà pris la décision d’entériner la destitution du maire Anani Djogbessi.
Icilome a voulu avoir une réaction du concerné. Sa réponse est simpliste : « Pour le moment, je ne commente pas cette affaire, je ne parle pas de cette affaire », promettant qu’au moment opportun, il organisera une conférence de presse pour éclairer l’opinion de ce qui s’y passe.
Hummm! Du n’importe quoi? Épargner nous de vos vilains folklores. Ayez au moins un peu de respect au préfet, représentant du pouvoir central.
Derrière tout ça, c’est surement des questions d’intérêts personnels qui se jouent.
Et puis, ces problèmes sont symptomatiques de la pauvreté dans laquelle nous vivons.
Bref, c’est le gangstérisme des élus qui n’ont rien à offrir à leur population.