Mise au point en 2021, sa couveuse solaire est l’élément phare d’une future gamme de produits et services proposés par NET Energy, son entreprise impliquée avec courage et détermination dans l’accompagnement des éleveurs et agriculteurs togolais, et l’accroissement de leur rendement.
NET Energy est une start-up basée au Togo, qui propose des couveuses en bois ou en plastique à système d’alimentation hybride, incluant un panneau solaire. Ce dernier prend automatiquement le relais en cas de coupure de la fourniture classique en courant. La jeune entreprise souhaite en produire et en commercialiser suffisamment pour aider à combler le manque de volailles de races locales sur le marché. Diverses gammes sont proposées aux clients en fonction de leurs aspirations et moyens.
Fille de vétérinaire, Nadège Tchangaï (photo) la promotrice, n’est pas devenue fabricante de couveuse solaire par hasard. Poussée par la passion de son père qu’elle observait depuis toute petite, elle a compris que l’élevage est un secteur porteur et regorgeant d’opportunités. Créée l’année dernière, NET Energy s’est spécialisée dans la production de poussins. Les couveuses ont été conçues pour pallier le problème récurrent de délestage, afin d’éviter la perte des œufs et assurer la continuité de la production.
La jeune femme de 24 ans en a dans la tête. Excellent élève, elle a obtenu son Baccalauréat série D à Kara avec la mention « Assez bien », puis a suivi des études en agronomie où elle s’est spécialisée en Sciences animales et vétérinaire après avoir obtenu sa licence en 2021 à l’Université de Lomé. Elle se fait également former en énergie solaire au cours de l’année 2020, pendant qu’elle murit son idée d’entrepreneuriat. C’est finalement le programme « Wényonu » initié par Energy Génération qui lui permettra de perfectionner sa technique dans le domaine, tandis qu’elle s’associe avec le technicien électronique béninois Frank Koudjo pour concrétiser son projet.
Issue d’une famille modeste de 6 enfants (dont trois sont malheureusement décédés), Nadège Tchangaï se considère comme une grande sœur qui doit communiquer de l’espoir non seulement à sa fratrie, mais aussi à ses parents qui nourrissent l’ambition de la voir devenir une leader. « Je me bats pour relever des défis importants et prendre une revanche sur le fait que je n’ai pas pu faire des études dans des conditions confortables à cause de notre condition modeste, mais aussi à cause des jouets et autres choses que certains enfants ont eus et pas moi par manque de moyens, malgré tous les efforts et sacrifices de nos parents » explique-t-elle.
Les éleveurs de volailles raffolent de ses couveuses (la vingtaine mises au point ont déjà été écoulées), mais NET Energy n’en est pas encore à une production industrielle à même de satisfaire l’intégralité de la demande qui va crescendo. Comme beaucoup d’autres entreprises naissantes en Afrique, le manque de fonds est le principal frein auquel elle est confrontée. La fabrication des couveuses nécessite en effet un certain investissement, pouvant aller de 153 USD (100 000 FCFA) minimum à plusieurs centaines de dollars. Les économies de Nadège ne suffisent pas toujours couvrir les dépenses.
NET Energy propose aussi une solution solaire pour l’agriculture, notamment un système d’irrigation, informe TogoFirst. Le prototype fait déjà ses preuves chez les maraîchers d’Agbodrafo, localité située dans la région maritime au sud du Togo. Il a permis de réduire les pertes régulières de certaines cultures comme les choux, dues à la non maîtrise de l’irrigation.
Lauréate du programme « L’Afrik de Demain », organisé par le magazine Océan’s News, Nadège Tchangaï souhaite quant à elle que le gouvernement soutienne davantage les entrepreneurs togolais. Pour elle, il est préférable d’acheter des outils fabriqués localement pour les soutenir, que d’en commander à l’extérieur.
Agence Ecofin
Bravo la Go. Fonce, la vie est courte !