Le chef de l’État togolais oppose une riposte ferme aux attaques jihadistes et s’est préservé des coups de force. Pourquoi le pays semble-t-il mieux résister que ses voisins aux vents contraires qui soufflent sur l’Afrique de l’Ouest ?
Aéroport de Lomé, le 3 septembre 2022. Un avion affrété par l’État togolais débarque discrètement un petit groupe au sein duquel on reconnaît Robert Dussey, le ministre togolais des Affaires étrangères, ainsi que trois femmes en uniforme militaire ivoirien. Dussey rejoint aussitôt Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne, et Fidèle Sarassoro, le directeur de cabinet du président ivoirien Alassane Ouattara. Tous se rendent au palais présidentiel de Lomé 2 pour un bref entretien avec le chef de l’État togolais, Faure Essozimna Gnassingbé.
S’ensuivit l’annonce de la libération de trois des quarante-neuf soldats ivoiriens interpellés le 10 juillet 2022 à l’aéroport de Bamako, au motif que leur arrivée sur le sol malien n’avait pas fait l’objet de notification ni d’autorisation préalables. Après les discours, militaires et officiels ivoiriens ont repris l’avion pour Abidjan. Ainsi s’est déroulée la partie « publique » de cette opération. Le détail des négociations, menées exclusivement par la diplomatie togolaise, est resté quant à lui soigneusement tenu secret. Même si l’on sait que le président Gnassingbé travaillait déjà à réduire les points de frictions entre Alassane Ouattara et le chef de la transition malienne, Assimi Goïta, avec, pour effet, d’inciter le président ivoirien à soutenir l’allègement des sanctions de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à l’encontre du Mali.
Lire la suite sur jeuneafrique.com